Le collectif des avocats des victimes du massacre de Sandana dans le Moyen Chari du 9 février dernier, ont animé une conférence de presse ce jeudi à la maison des médias. Ces avocats dénoncent l’omniprésence de l’exécutif au détriment du judiciaire dans cette affaire.

Me Midaye Guerimbaye, Me Nomaye Clarisse, Me Gozzo Tourndidé et Me Ngarougta Ndangué, au nom de plus d’une vingtaine d’avocats de N’Djamena et Sarh se sont expliqué ce jeudi face à la presse sur la tuerie du 9 février 2022 à Sandana et la suite de cette affaire. La mort d’un éleveur, de suite d’accident de la voie publique selon l’autopsie, mais de suite d’assassinat selon ses parents a provoqué des représailles qui ont fait 12 morts dans le village Sandana, canton Koumogo (province du Moyen Chari).

Me Midaye Guerimbaye a indiqué qu’ils se sont constitués et se sont rendus à Sandana où ils ont écoutés les parents des victimes et les ont aidés à rédiger des plaintes qui ont été déposées au parquet du tribunal de Sarh le 24 février 2022 pour ce qu’ils n’hésitent pas à qualifier de « génocide ».

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Mais ces avocats dénoncent des manipulations dans cette affaire de la part de l’exécutif qui, selon eux, piétine le judiciaire. Pour eux, justice doit être rendu à l’éleveur mort ainsi qu’aux paysans de Sandana. Ils expriment leurs inquiétudes quant aux audio qui circulent accusant les villageois d’avoir tué l’éleveur.

De même, ils indiquent ne pas savoir sur quelle base, les présumés auteurs de la tuerie sont interpellés, transférés à N’Djamena et déclaré inculpés par le gouvernement au détriment du parquet du tribunal de Sarh qui est territorialement compétent. « C’est une tentative de soustraction de ces gens de la justice », pense Me Gozzo Tourndidé.

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Les avocats des victimes attirent l’attention de l’opinion sur les « manipulations » dans le dossier de nature à « entraver la manifestation de la vérité ». Ils invitent donc les autorités administratives à se mettre hors du dossier et à prêter plutôt main forte à la justice.  « Quand la justice n’est pas rendue nous sommes tous en insécurité », estiment les avocats qui assurent qu’ils ont la ferme conviction d’avoir la justice. « Même si le Tchad ne nous fait pas justice, on ira ailleurs chercher justice ».

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