N’DJAMENA, Tchad – Le président tchadien Idriss Déby s’est dit “prêt à répondre” devant la justice dans l’affaire de l’ex-dictateur Hissène Habré, inculpé de crimes contre l’humanité et incarcéré à Dakar où il est réfugié depuis sa chute en 1990, lors d’une conférence de presse samedi soir, veille du 53e anniversaire de l’indépendance du Tchad.

“Je suis prêt à répondre aux sollicitations de n’importe quelle justice ou quel citoyen tchadien”, a déclaré l’actuel président, qui fut l’un des collaborateurs de Hissène Habré entre 1979 à 1989 avant de le renverser en 1990.

“J’étais un bon soldat. Si j’ai opté pour être avec Hissène Habré à partir de 1979, c’était pour combattre les occupants, car à l’époque, le tiers du territoire tchadien était occupé par les étrangers”, a-t-il ajouté.

“Je suis un des rares collaborateurs de Habré qui lui disait : +faites attention à ce que vous faites+”, s’est-il justifié.

Une “commission d’enquête sur les crimes et détournements” commis pendant les années Habré, créée après sa chute, a estimé à plus de 40.000 le nombre de personnes mortes en détention ou exécutées au cours de sa présidence de huit ans.

En mai, le mouvement du général Mahamat Nouri, visé par un mandat d’arrêt au Tchad, avait accusé le président Déby d’être le principal responsable des crimes commis sous le régime Habré. Il lui avait notamment reproché dans un communiqué de “se dérober et occulter ses propres implications dans la période concernée (…) Durant ces années de guerres civiles, s’il y a quelqu’un qui aurait commis des crimes, c’est bien Idriss Déby”.

A propos de l’opposant politique Saleh Kebzabo, visé par une demande de levée d’immunité parlementaire pour injure et diffamation à l’encontre de magistrats, Idriss Déby a affirmé que “cette affaire est comme un accident qui arrive. Mais ce n’est pas du tout une chasse aux sorcières”.