Le président de l’Union pour le renouveau et la démocratie (URD), Félix Romadoumngar Nialbé a animé une conférence de presse ce mardi après-midi au siège de son parti à Moursal dans le 6ème arrondissement de la capitale. Avec la presse, il a balayé la situation politique nationale ainsi que la vie de son parti.

Plutôt silencieux depuis l’élection présidentielle du 10 avril 2021, le chef de file de l’opposition tchadienne a échangé avec les hommes des médias pendant une heure d’horloge sur la vie de son parti, l’Union pour le renouveau et la démocratie (URD) et la transition en cours.

Dans son propos liminaire, Félix Romadoumngar Nialbé a réitéré quelques propositions contenues dans un mémorandum qu’une quarantaine de partis de l’opposition démocratique ont élaboré pour une « transition apaisée vers des élections libres et transparentes ». Il s’agit entre autres de la mise en place immédiate d’un comité chargé de la révision de la charte de transition ; l’exclusion  des membres du Conseil militaire de transition (CMT), du Premier ministre de transition et du président du Conseil national de transition (CNT) de la future élection présidentielle.

Le président de l’URD exhorte aussi à ce que tout  soit mis en œuvre pour que le dialogue « tant souhaité par le peuple soit réellement inclusif et copié sur le modèle de la Conférence nationale souveraine de 1993 ». Au sujet de la transition, il espère que le délai de 18 mois sera respecté. Mais, « je pressens en tant qu’homme politique averti qu’il y aura prorogation », craint-il, à cause des tergiversations dans la désignation des membres du comité d’organisation qui, poursuit-il, risque de se reproduire au dialogue et ainsi faire perdre du temps. Tout de même, il appelle les différents acteurs à faire en sorte que cette éventualité ne se produise pas.

Interrogé sur le bilan des 100 jours du CMT, Félix Romadoumngar Nialbé a salué les efforts du CMT qui ont permis d’éviter l’embrasement, « le pire » après le décès brutal du président Idriss Déby Itno mais aussi l’autorisation des marches, le paiement régulier des salaires et l’amorce du dialogue avec les syndicats. Il déplore toutefois la mort des jeunes tués lors des manifestations et la répression des retraités qui revendiquaient leurs pensions.

Enfin, au sujet des bisbilles entre son parti et l’Alternance 21, la coalition qui a soutenu sa candidature à la présidentielle, Félix Romadoumngar Nialbé indique qu’en politique, les alliances se font, se défont et se refont. « L’URD aujourd’hui n’appartient à aucun regroupement », tranche-t-il.