Haroun Kabadi est au cœur de l’actualité ces derniers jours. D’abord par rapport à son choix le 5 octobre comme président du Conseil national de transition (CNT), puis par la mise à jour d’un projet de budget de cet organe jugé faramineux par les internautes. L’occasion de vous reproposer, dans le cadre de la rubrique “A la découverte de”, son portrait que nous avons dressé en juin dernier lorsqu’il a été désigné au poste de Secrétaire général du Mouvement patriotique du salut (MPS), l’ancien parti au pouvoir.

Agé de 72 ans, Haroun Kabadi est natif de Dindjebo, département du Lac Iro, province du Moyen-Chari au sud du Tchad.

Agronome de formation, il a occupé de hautes fonctions dans l’administration tchadienne. Il a été plusieurs fois ministres dans les années 90, notamment de la Communication, porte-parole du gouvernement ainsi que de l’Agriculture.

Après un passage comme Directeur général de la CotonTchad, il est nommé Premier ministre en juin 2002 en remplacement de Nagoum Yamassoum. Il reste à la primature pendant un an et une dizaine de jours.  

Kabadi a été également Secrétaire général de la présidence de la République. C’est de ce poste qu’éclate en 2009 la fameuse affaire du marché 205 lié aux fournitures scolaires qui l’a amené en prison.

Libéré, il se présentera aux législatives de 2011 où il est élu. Au début de la législature, il sera élu président de l’Assemblée nationale. Un poste qu’il occupe depuis dix ans à cause du report répétitif des législatives.

A ce poste, en tant que deuxième personnalité de l’Etat,  celui qui a été Secrétaire général par intérim du MPS il y a une douzaine d’années, devait assurer l’intérim à la tête de l’Etat à la mort du président de la République en avril dernier. Mais évoquant sa santé précaire, il s’est désisté, entrainant la mise en place du Conseil militaire de transition (CMT) qui dirige le pays depuis près de deux mois.

Aujourd’hui, ses camarades du MPS le portent à la tête du parti laissé orphelin par son fondateur Idriss Déby Itno. C’est une tâche ardue qui l’attend. Car le MPS est à la fois orphelin de son fondateur mais aussi très divisé par des luttes de clan. Il aura donc la lourde responsabilité de tenter de réunifier le parti et de le mettre en ordre de bataille pour les échéances à venir.