Les Tchadiens, qui  ont pris la relève du colonisateur, ont travaillé dur  pour consolider cette indépendance  et assurer le développement de leur pays qui venait de se libérer du joug colonial. Ils ont mis un accent particulier sur le capital humain, c’est ainsi que des institutions de formation ont été créées. Et des cadres formés pour le besoin de la cause.

Sur le plan social, les nouvelles autorités ont hérité une situation très difficile. Selon les constats, il y a un manque cruel des cadres compétents. Pendant la période coloniale, la métropole n’a formé que des moniteurs d’enseignement primaire et des infirmiers brevetés. La colonisation utilise ces fonctionnaires comme des auxiliaires de l’administration.

Au lendemain de l’indépendance, le Tchad ne compte qu’au bout du doigt  quelques cadres comme Joseph Brahim, un des tous premiers bacheliers Tchadiens  ensuite  le Dr Outel Bono, le Dr Jacques Baroum, Adoum Maurice El-Bongo et  Djimet Pierre. Ces quelques cadres ont travaillé pour  relancer la machine administrative.  Le pays était obligé de s’appuyer sur des coopérants français dans le cadre de la coopération qui le lie avec la puissance tutélaire.

Ces derniers interviennent dans le domaine de l’Education, de la Santé et des Infrastructures. Grâce à leur appui l’Ecole nationale  d’administration (ENA) a été  créée. Elle a été dirigée par Bernard Lann.  Le renforcement du centre pédagogique de Bongor qui sera érigé en Ecole normale d’instituteurs(ENI). Cette Ecole a formé beaucoup  d’enseignants de l’élémentaire.  Poursuivant sur la même lancée, le Gouvernement a créé l’Université du Tchad ensuite l’Ecole Normale Supérieure(ENS)  et d’autres établissements de formation professionnelle.

Plus de soixante ans après, l’Ecole Tchadienne est malade, elle est très mal pensée. Elle est devenue un lieu de fabrication des diplômés sans emploi, incapables de se prendre en charge. Le drame est que le phénomène persiste avec l’instauration sans mesures d’accompagnement du système LMD, Licence Master –Doctorat. Selon plusieurs universitaires de renom, ces unités ont été mises en place sans avoir prévu tout le nécessaire indispensable garantissant la réussite de cette innovation académique .

Sur le plan sanitaire, le mérite va à quelques hôpitaux  malgré le manque de moyens. De l’indépendance jusqu’à nos jours, les pouvoirs ont construit beaucoup  de centres de santé à travers le territoire national. Des Hôpitaux de haut standing comme l’Hôpital de la « Renaissance  » doté des matériels ultrasophistiqués qui accueille des milliers de malades.

En soixante ans, même si des progrès ont été réalisés par les différents régimes qui se sont succédé, on remarque qu’il y a beaucoup de contre-performances dans le pays. Aujourd’hui au Tchad, les maîtres communautaires représenteraient encore plus de 60% de l’effectif des enseignants de base. Il faut dire que les premiers dirigeants n’avaient pas de vision prospective de développement ou encore moins leurs successeurs.

Il est vrai que le colon en accordant l’indépendance en 1960, est toujours resté à la manette à ce jour. La Métropole continue d’envoyer ses ressortissants dans notre pays pour assumer certaines responsabilités.

Il faut aussi rappeler que depuis l’indépendance jusqu’aujourd’hui, des efforts ont été quand même faits pour hisser le pays dans le concert des nations. Le pays dispose de  quelques cadres compétents qui évoluent au sein des organisations internationales. Il  faut reconnaître que beaucoup reste encore à faire pour prouver que le Tchad a une véritable indépendance.