Depuis le mardi 2 août, les artistes et autres acteurs du monde culturel tchadien sont en conclave afin de valider le document sur la politique culturelle du Tchad. Ces derniers s’expriment sur l’importance d’un tel document pour eux.
L’atelier de validation de la politique culturelle du Tchad qui a pour objectif d’avoir une politique afin de construire un secteur culturel plus solide et plus résilient, ancré dans les perspectives de développement durable ainsi que la promotion de la solidarité, de la paix et de la sécurité, a été salué par tous les acteurs du monde des arts, lors des travaux.
Selon Tokari Virginie, comédienne, ce document en étude permettra de voir au clair les axes qui doivent répondre favorablement aux intérêts des artistes d’une manière générale. « Grâce à la politique culturelle du Tchad, le statut de l’artiste sera défini clairement pour lui permettre d’entrer dans ses droits et vivre de son art », se félicite-t-elle de participer à la validation de ce document qui sera le guide éclairé des artistes dans chacun de leurs multiples domaines.
Dounia Tog-yangar, artiste-peintre et membre de l’élaboration du draft de la politique culturelle du Tchad, de compléter qu’à partir de ce document les artistes pourront connaître leur véritable valeur car depuis des décennies, l’artiste tchadien n’est pas reconnu à sa juste valeur.
« Cette politique culturelle du Tchad va ouvrir la porte aux lois sur les statuts de l’artiste et même au conseil national de la culture et de l’art. C’est un document très bénéfique pour l’artiste tchadien qui va être vraiment un professionnel de son domaine, un créateur et même un opérateur économique au même titre que les autres corps. Avoir ce statut pourra nous permettre même de nous inscrire dans les institutions d’assurance comme la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps), de payer les impôts parce que l’Etat va nous reconnaître comme des professionnels dans leurs domaines », se réjouit Dounia Tog-yangar.
Pour lui, une part belle a été faite quant à la restructuration du Bureau tchadien des droits d’auteurs (BUTDRA) qui ne donne seulement que des redevances aux créateurs des œuvres sans tenir compte des droits voisins qui concernent les interprètes, les acteurs de théâtre, de cinéma, des guitaristes qui accompagnent les artistes musiciens sur scène.
Quant à Mbaidanoum Koublengar Marius, artiste graphiste, c’est une aubaine pour les artistes car c’est un document qui va encadrer les activités culturelles au Tchad et la vie des artistes. « Certainement cela va booster et encadrer nos activités afin de vivre de notre art. Nous tirons chapeau au ministère de tutelle qui a fait ce grand pas afin de voir enfin notre statut plus clair et connaître nos droits. L’environnement culturel tchadien va changer grâce à ce document », reste-t-il optimiste. Tout de même, il informe que les artistes plaident pour la création de l’Académie des beaux arts et Mbaidanoum Koublengar Marius, d’appeler les dirigeants à mettre en pratique ce document pour l’intérêt de tous.
Enfin pour Remadji Ngaradoumbaye Adèle, artiste interprète de son état, la politique culturelle dans un pays est une base de tout développement et le Tchad ne peut rester en marge du développement d’où l’importance de la validation du document de la politique culturelle du Tchad. « C’est une base juridique, un cadre légal qui doit permettre aux artistes de s’affirmer, de trouver un repère car depuis l’indépendance par exemple, aucun artiste interprète n’est connu par le BUTDRA et c’est déjà un bon pas », exclame-t-elle sa joie de se voir enfin avoir un statut.