La polémique née du décret n°40 du 29 janvier portant ‘’élévation des autorités traditionnelles et coutumières au rang de Sultan’’, est imputable à l’intitulé du texte, croit Jean-Bosco Manga, juriste.

Et si le texte était le : décret portant harmonisation protocolaire et de traitements des autorités traditionnelles et coutumières du Tchad’’. C’est ce qu’aurait proposé Jean-Bosco Manga, dans un texte notamment publié sur sa page Facebook.

Malgré les interprétations de toutes sortes, évoquant pour certaines l’idée de l’islamisation du Tchad, le juriste se dit convaincu que les intentions derrière cet acte sont bonnes. “Je crois que si les motivations derrière ce décret étaient bonnes, mais qui ne pouvaient apparaître dans le préambule ou les visas du texte, elles étaient l’harmonisation des rangs protocolaires et des traitements des différentes autorités traditionnelles et coutumières, pour être en phase avec la nouvelle Constitution ou autres textes législatifs et réglementaires, ou encore les recommandations du Dialogue national inclusif et souverain (DNIS)’’, dit-il.

La Haute autorité des chefferies traditionnelles est une institution républicaine. Si les sultans et les chefs de canton apparaissent clairement comme autorités traditionnelles dans la constitution, rien n’est cependant prévu pour les chefferies traditionnelles (Gong de Léré, Wang Doré, Mbang de Bedaya) concernées par le décret n°40 du 29 janvier.

Jean-Bosco Manga pense que les autorités de transition veulent à travers ce décret “réparer les inégalités et les injustices liées aux rangs protocolaires et de traitements, notamment salariaux et d’autres avantages liés aux prestiges de ces statuts’’.

Revenant aux débats nourris sur Facebook sur le sujet, le juriste estime que le “quiproquo est juste né de la formulation du texte avec des termes choisis et construits, avec moins de tacts’’.

Sur ce même sujet, certains juristes recommandent une révision de la loi, voire de la constitution pour y insérer les différentes appellations historiques des grandes chefferies traditionnelles.