POEME Dans un poème sans rime intitulé  « L’invisible mortel » dont l’essence perce la sensibilité, l’ancien maire de la ville de N’Djaména, Oumar Abdallah  Lebine, rend hommage à tous ceux qui ont cassé leur pipe  de suite de la pandémie de Covid-19 et aborde le mystère de la mort.

Poème

Dans ce monde, dans cette Afrique, l’histoire ne se raconte que sous forme de légende lointaine. Le plus souvent, la mort, ceux qui  meurent  en masse par suite d’une guerre, d’une pandémie ou de toute autre cause naturelle, mais non par enchantement, des jours, des mois, des années après des années voire des siècles tout est oublié.

Quand il s’agit de déplorer les disparus, les causes sont connues mais personne ne peut rien contre. De désolation en pleurs, le monde se résigne et continue la vie. Cette fois-ci, fatalité oblige, il  est  accepté que tout être qui passe par la vie tombe dans l’au-delà.

Pas de remède contre la mort. Elle arrive sans prévenir, sans crier gare, invisible mais on l’imagine qu’elle a une couronne et un nom  commun, virus. Comme un footballeur, il porte un numéro, le 19, chiffre qui s’approche toujours au néant, l’extrême de quelque chose.

Cette pandémie n’a ni queue ni tête ni forme descriptible. L’invisible, on peut l’imaginer rond, ovale, a-t-il des tentacules ? des  ailes ? des pattes ? Ou des yeux ?

Tu nous tiens à distance les uns des autres.

Méchant, sévère corona, tu emportes tous ceux qui sont sur ton chemin.

Pour moi et les autres qui respirons encore l’air dans ce monde, nous sommes épargnés par Dieu le tout-puissant. La fatalité, nous y croyons. Covid-19, tu n’as été que cause de la mort des disparus, mais pas un acteur.

A la mémoire de tous les disparus plus particulièrement à toi,

Cher FATHY !

Cher aimé de tous qui t’ont connu.

OUMAR ABDALLAH LEBINE