Pour financer le plan national de développement de son pays pour les cinq prochaines années dont le coût dépasse les 10 milliards de dollars, le gouvernement tchadien cible les ressources tant intérieures qu’extérieures, à mobiliser notamment au cours d’une table-ronde des bailleurs prévue début septembre dans la capitale française.

Le plan national de développement (PND) 2017-2021 a pour objectif général de jeter les bases d’un Tchad émergent, selon le gouvernement. Il est basé sur quatre axes stratégiques : le renforcement de l’unité nationale, le renforcement de la bonne gouvernance et de l’Etat de droit, le développement d’une économie diversifiée et compétitive et l’amélioration de la qualité de vie de la population tchadienne.

Le coût global de la mise en œuvre du plan est évalué à 5.538,23 milliards de FCFA (soit un peu plus de 10 milliards de dollars). Ce montant comprend les accords/conventions en cours d’exécution et signés (1.208,860 milliards de FCFA, soit 22% du coût des besoins). Ces engagements se composent d’une partie de financements acquis au cours du PND 2013-2015 ainsi qu’avec des engagements pluriannuels pris récemment par certains partenaires techniques et financiers (la Banque africaine de développement, l’Union européenne, le Système des Nations unies et la Banque mondiale).

Le financement attendu de l’Etat est de 618,5 milliards de FCFA, il en résulte ainsi un gap global prévisionnel de 3.710,88 milliards sur la période. Le financement à rechercher auprès du secteur privé pour couvrir ce gap est de 1.629,4 milliards de FCFA (29,4% du total). Le montant restant de 2.081,44 milliards de FCFA qui constitue le gap public est à rechercher auprès de la communauté des bailleurs.

Selon Nguéto Tiraïna Yambaye, ministre tchadien de l’Economie et de la Planification du développement, la stratégie de mobilisation des ressources ciblera autant les ressources intérieures qu’extérieures. Les ressources intérieures proviendront des recettes fiscales, non fiscales et en capital. Le recours au marché financier sous-régional à travers l’émission d’emprunts obligataires pourrait être entrepris, la dernière émission du Tchad remontant à 2013.

La mobilisation des ressources extérieures prévoit de recourir aussi bien aux partenaires bilatéraux qu’aux multilatéraux traditionnels comme émergents. Elle accorde la priorité à une mobilisation accrue de dons pour financer les secteurs à caractère social, entre autres l’éducation et la santé. Les prêts à des conditions concessionnelles orientés vers les secteurs productifs et les infrastructures seront priorisés dans un souci de respect des ratios de viabilité et de soutenabilité de la dette publique.

En vue d’une meilleure mobilisation des ressources extérieures pour le financement du PND 2017-2021, le gouvernement tchadien va organiser, du 6 au 8 septembre à Paris, une table ronde des bailleurs, précédée d’un forum des investisseurs. Les autorités tchadiennes viendront dans la capitale française dans l’espoir de récolter, auprès de la communauté des bailleurs, au moins les 2.081,44 milliards de FCFA constituant le gap public du coût global du PND.

L’essentiel du gap de financement à rechercher est concentré dans les axes 3 et 4 du PND considérés comme prioritaires pour la diversification de l’économie et l’amélioration des conditions de vie de la population.

“S’agissant des financements nouveaux, le Tchad sera prudent et donnera la priorité aux dons qui seront complétés par des crédits concessionnels, sans préjudice des moyens de diversification des ressources”, a promis le ministre de l’Economie.