En prélude au dialogue national, maintes fois reporté, le Comité d’organisation de ladite rencontre, a organisé du 30 mai au 4 juin, à N’Djaména, une série de conférences-débats. Le dernier thème porte sur  « les conflits intercommunautaires : états des lieux et solutions ».

Généralement, analyse Dr Ali Zakaria, expert en science des populations, les êtres humains sont dans les conflits de perception. « Ce qui se passe dans la tête de l’autre, on ne le sait pas ».  Il cite également des conflits de stratégie ( route, etc); les conflits de besoin qui sont  « essentiels et normaux ».  

Ces conflits ne trouvent pas de solutions parce que, critique-t-il, il y a un « enlisement » institutionnel ; une insuffisance de prise de responsabilité globale. Ce qui malheureusement, déplore-t-il, entraine de violences au sein et entre les familles ;   de problème d’éducation des enfants et de production. « 80% de la population tchadienne vit en milieu rural. Mais elle est négligée par les citadins. Ça crée des clivages invisibles mais profonds. Alors que nous avons besoin d’être une communauté tchadienne qui va vers la paix ».

Pour le président de l’association des chefs traditionnels du Tchad, Tamita Djidingar,  les conflits sont inhérents à toute forme de regroupement humain. Les gens entrent en « compétition » pour des biens matériels à la suite des situations d’insécurité ; de croissance démographique ; du changement climatique ; et de la croissance du cheptel.

Ce n’est pas tout. « Les autochtones nous disent que la justice ne se fait pas équitablement. Elle est partisane. Ils se sentent humiliés parce qu’il y a une catégories de Tchadiens qui se croient au-dessus de la loi. Il y a absence de l’autorité de l’État », détaille Tamita Djidingar. « Si on ne cherche pas à résoudre nos problèmes, on remet à demain des problèmes plus graves à résoudre », alerte-t-il.  

Comme solutions à ces conflits, le président de l’association des chefs traditionnels du Tchad recommande, entre autres, l’instauration d’une justice locale équitable ; le respect des communautés allogènes des us et coutumes des terres d’accueil.

Abel Djerareou, professeur en théologie, estime que c’est la manière de vivre sa foi qui amène les divisions. Il faut bannir le déni de soi ; le haut estime de soi ; le repli identitaire. Par contre, il suggère l’amour de soi et de son prochain.

Kadadi Dodi, directeur de la décentralisation au ministère de l’Administration du territoire, résume que les unités administratives de l’État manquent de moyen pour faire face aux conflits qui interviennent.