Agé de seulement 26 ans, Nadjo Kaina fait partie des leaders de la société civile tchadienne de l’heure. Il est le porte-parole du Mouvement citoyen Iyina et ancien président de l’Union nationale des étudiants tchadiens (UNET). Mulubé comme l’appellent affectueusement ses anciens camarades de l’université, en référence au personnage principal du livre L’étudiant de Soweto, Nadjo Kaina est notre Homme de N’Djamena de la semaine.

« Dès l’enfance, quand j’étais à l’église, à l’Ecole de dimanche,  j’organisais les enfants et participais à tous les mouvements. Après l’adolescence je continuais à organiser les jeunes à l’église et à m’engager dans les associations de jeunes. Il faut aussi rappeler que j’étais toujours chef de classe à l’école, au lycée et à l’entrée à l’université comme délégué. J’ai dirigé plusieurs organisations des jeunes. J’ai toujours vécu entouré dans la société. Je me suis beaucoup perfectionné avec le temps car, dans la vie il faut apprendre des succès et des échecs », nous confie Nadjo Kaina.

Selon lui, à N’Djamena, il n’y a pas de centres culturels et de loisirs pour les jeunes dans les quartiers. Ils sont obligés d’organiser les activités culturelles dans les débits de boissons. Les jeunes sont abandonnés à eux-mêmes. « Je me demande aussi à quand la fin de la galère pour les N’Djamenois  pendant la saison de pluie », s’interroge le jeune leader Nadjo. «  Il faut aussi souligner que la vie est chère à N’Djamena. La vétusté des moyens de transports, le manque de bibliothèques et cybercafés, sont aussi à déplorer », ajoute-t-il.

Parlant de l’avenir de la jeunesse tchadienne, Nadjo Kaina dit voir l’éveil de conscience des jeunes aujourd’hui. « Les jeunes sont allés au-delà des clivages religieux et éthiques. Malgré les conditions d’études difficiles, les jeunes se forment et on voit des jeunes compétents et des entrepreneurs. Je crois que c’est une jeunesse qui ose et qui a de l’audace », a-t-il relevé.