L’année 2022, qui est à son sixième mois, est très mouvementée pour les entreprises pétrolières opérant au Tchad et pour le personnel tchadien qui ne se lasse pas pour avoir les meilleures conditions de travail mais aussi et surtout pour revendiquer ses droits.

De la major pétrolière américain ExxonMobil, en passant par la chinoise CNPCIC, au canadien PetroChad Mangara (PCM – groupe Glencore), l’année 2022 n’a pas été aussi simple que les années précédentes pour les trois géants qui opèrent au Tchad. Si à ExonMobil, le personnel tchadien a revendiqué son droit pour la vente de la major pétrolière à Savannah, entraînant une grève qui a paralysé les activités durant des semaines à la fermeture du site de Komé, c’est au tour du personnel de Glencore, à son tour d’entrer dans la danse.

Le management de PetroChad Mangara n’en a pas encore fini avec le processus de transfert de ses actifs tchadiens à Perenco, ses salariés ont réussi à mobiliser le secrétaire général de la présidence, David Houdeingar Ngarimaden. Malgré le courrier de la Présidence demandant à Glencore de solder son compte avant toute transaction, cette dernière a pu faire la transaction le mardi 14 juin dernier. Ce qui a obligé le personnel de N’Djaména et des autres sites a faire toute la journée du 15 juin des sit-in pour revendiquer le paiement de leurs droits.

A peine arrivée au Tchad, la junior britannique, compte tout mettre en œuvre pour se faire apprécier des autorités du pays. Elle prépare le développement de projets d’électrification gigantesques sur sa zone de production de Doba et à proximité de N’Djamena. Mais la fermeté des autorités reste jusque-là encore de taille.  

A la CNPCIC, après la Covid-19, nombre d’employés se sont levés pour revendiquer le paiement des heures supplémentaires. CNPCIC, faut le dire, est souvent pointée du doigt de fouler au pied les législations nationales puisque selon la loi, un employé étranger ne doit pas travailler dans une entreprise au Tchad plus de deux ans. Mais certains employés étrangers de CNPCIC font 4 à 6 ans et gagnent plus de 9 millions alors que les nationaux gagnent autour de 500 mille francs CFA par mois. Ce que le Conseil national de transition a dénoncé en interpellant le ministère de tutelle. Bref, les jours de repos et le code du travail ne sont pas respectés par la CNPCIC occasionnant très souvent un soulèvement de la part des employés .

Au vu de tous ses problèmes qu’ont rencontrés les employés nationaux, les autorités sont interpellées à l’effet d’être plus regardant pour que les entreprises pétrolières opérant au Tchad respectent les législations pour ne serait-ce que protéger le personnel tchadien face à l’exploitation de ces entreprises.