Le montant de la dette que le Tchad avait contracté auprès de Glencore était autour de 1 milliard 450 millions de dollars. Cette dette comprend le rachat de Chevron et une solde de l’ancienne dette de 600 millions de dollars, prise en 2013. Cette situation, du fait de la non-anticipation de la baisse des cours, a causé des revers à l’économie tchadienne. D’où les différentes démarches qui ont abouti à la conclusion d’un nouveau, l’ancien comprenant plusieurs carences dont nous vous proposons cinq.
- Le coût prohibitif de la dette: Le taux d’intérêt global, était de Libor +7,5% l’an assis sur un prêt presque sans risque, parce que portant sur une ressource certaine.
- Le mode de remboursement : qui est devenu du fait de la baisse des cours et de la production, quasi confiscatoire, en ce sens qu’il consacre 70% de Barils « redevances » et 100% des Barils « equity » (participation), à savoir ceux provenant des participations de l’État, à travers la SHT dans le consortium Esso, CNPC, etc.
- Service de la dette : comme conséquence du mécanisme de remboursement et de la conjoncture pétrolière, ce prêt génère un service de la dette publique qui absorbe l’essentiel des revenus du Tchad. Ce qui a pour corollaire de crever les ratios de soutenabilité de la dette, toutes choses incompatibles avec le programme que le Tchad a conclu avec le FMI, la banque mondiale, etc.
- L’indépendance énergétique: l’ancien accord met en cause la question de l’indépendance énergétique du Tchad et de l’approvisionnement du marché local et de la raffinerie par un brut appartenant au Tchad. Étant entendu que le contrat commercial 2014 revu en 2015 remet tout le pétrole actuel et à venir revenant à l’État et à ses démembrements entre les mains de Glencore.
- La souveraineté du Tchad en matière de commercialisation de son brut une fois le prêt principal remboursé. Ici il faut noter qu’il existait une dichotomie entre le contrat de prêt et le contrat commercial. Notamment, en ce sens que la durée de vie technique du contrat de prêt est bien courte par rapport à celle du contrat de commercialisation.