La ville de N’Djamena comme le reste du pays est actuellement confrontée à une pénurie de carburant qui affecte grandement la circulation et la vie quotidienne de ses habitants. Toutefois, cette situation difficile a créé de nouvelles opportunités d’affaires pour certains jeunes qui ont trouvé des moyens ingénieux de s’adapter à la crise.

Barka, un jeune homme habitant le quartier Moursal, est l’un de ces entrepreneurs improvisés. Bien qu’il ne soit pas un vendeur régulier d’essence, il a décidé de se lancer dans cette activité pour répondre aux besoins des demandeurs. Utilisant sa moto, il achète de l’essence dans les stations-service et la revend dans le quartier. Pour y arriver, il utilise les services d’un plus jeune qui se rend tôt le matin à une station pour réserver une place pour lui. “Je lui donne entre 1 000F et 2 000F pour son service“, explique Barka.

D’autres jeunes, quant à eux, ont trouvé une alternative en vendant leur place dans la file d’attente à ceux qui cherchent à acheter du carburant. Certains sont même prêts à passer la nuit dans les stations-service pour surveiller les véhicules de ceux qui attendent leur tour.

Modé, un autre jeune homme, a quant à lui développé une stratégie différente. Il a noué une relation avec un gérant de station-service de Moursal qui l’avertit dès que la station est ravitaillée. Modé se rend alors sur place avec un bidon et repart avec de l’essence. “Le tout contre des billets de banque ? Rien n’est gratuit“, plaisante-t-il.

La pénurie a également donné lieu à des initiatives plus surprenantes. Sur Facebook, un utilisateur a proposé ses services de vente de carburant mobile pour répondre aux besoins urgents de ses clients.

Cependant, la flambée des prix reste une source de préoccupation. Des revendeurs vendent 1,5 litre d’essence à 3 000F alors que son prix normal est de 900F. Bien que le gouvernement n’ait pas pris d’initiatives pour contrôler ces prix de la vente parallèle, les jeunes entrepreneurs continuent de saisir les opportunités offertes par la situation.

En somme, la pénurie de carburant a créé des occasions d’affaires inattendues pour certains jeunes de N’Djamena. Ils ont su faire preuve de créativité pour répondre aux besoins des demandeurs en détresse tout en générant des revenus pour eux-mêmes.