Le 14 avril dernier, le président de la République, Idriss Déby Itno, a présenté un vaste plan social pouvant permettre au pays de faire face à la crise du Coronavirus. Ce plan prévoit la distribution des vivres aux ménages les plus vulnérables. Mais, dans le 9ème arrondissement, les célibataires se plaignent.

Si les personnes vulnérables sont clairement citées comme les premiers bénéficiaires de cette aide gouvernementale, dans certaines communes comme celle 9ème arrondissement, les agents recenseurs dictent leur lois et ont des critères qui leurs sont propres. « Les célibataires n’ont pas droit à ces vivres, sauf les personnes mariées vulnérables », lâche un jeune agent recenseur à Madjitangué, un cordonnier d’une trentaine d’années, vivant sans femme.

Les raisons avancées sont simples mais paradoxales. « Les personnes vivant sans femmes ne feront que vendre ce que le gouvernement va leur donner », justifie cet agent recenseur alors que « si le gouvernement arrive à déclarer le confinement total, ce les personnes vivant seules et sans femmes qui en souffriront plus », affirme Delphine Mamadou, une assistante sociale admise à la retraite depuis 2016.

Joint au téléphone, ce 20 avril, par la rédaction de Tchadinfos, le maire de la commune du 9ème arrondissement, Mahamat Saleh Khérima, dit que « le recensement a déjà pris fin », et refuse de se prononcer sur les critères de distribution.

« Le recensement est mal fait. Ils ont sauté beaucoup de ménages », raconte une enseignante habitant le carré 21. Ce désordre initié par les recenseurs a fait naitre des mécontentements dans la commune. Une seule personne se fait recenser dans deux voire carrés.

Ce 21 avril, l’opération de partage des kits alimentaires a commencé et concerne au total 10 000 ménages vulnérables.