Le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le paludisme, publié le 7 décembre, dénombre 619 000 personnes mortes de cette maladie et 247 millions qui en sont atteintes. L’organisme onusien appelle à plus de financements pour couvrir les besoins.
Alors que la pandémie de Covid-19 affecte toujours la lutte contre le paludisme, l’OMS observe plusieurs nouveaux signaux inquiétants, notamment concernant les moustiquaires imprégnées, l’un des principaux moyens de prévention. « Les moustiquaires imprégnées ont été, pendant de nombreuses années, l’outil le plus efficace pour réduire les contaminations. On en a distribué près de 2,5 milliards depuis l’an 2000, mais depuis on observe une résistance généralisée des moustiques à l’insecticide utilisé. Cela affecte leur efficacité. De nouvelles avec d’autres produits sont désormais validés par l’OMS. Elles nous permettront de limiter ce phénomène, mais elles sont plus chères et affecteront nos ressources », explique un responsable onusien.

Les moustiques deviennent également plus résistants aux traitements, relève l’OMS. Une nouvelle espèce asiatique se répand sur le continent africain, notamment dans les villes épargnées jusqu’à présent. Les programmes nationaux « ont permis d’éviter un nouveau recul. Ceci dit, nous faisons face à de nombreuses menaces, particulièrement en Afrique. En plus du Covid-19, des crises humanitaires et un manque de financement sabotent nos progrès. D’autres défis émergent comme la résistance aux médicaments et aux insecticides » , ajoute Pascal Ringwald, directeur du programme mondial paludisme à l’OMS.
En dépit de ces difficultés, « 20 pays sont en passe d’éliminer le paludisme. Si pendant cette période, nous avons des pays qui vont éliminer le paludisme, cela nous montre que c’est réalisable », déclare Dr Corine Karema, directrice par intérim du partenariat pour faire reculer le paludisme
« Nous avons le premier vaccin qui a été approuvé qui est déjà mis en œuvre dans trois pays. Il y a aussi des nouvelles molécules pour les antipaludiques en essai clinique dans beaucoup de pays. Donc, on a une panoplie d’outils prometteurs », poursuit Dr Corine Karema. L’OMS estime les besoins à plus de 7 milliards de dollars annuels. En 2021, la moitié de cette somme a été récoltée.
Avec RFI