Le Premier ministre de transition, Pahimi Padacké Albert, qui a déjà occupé ce poste du 13 février 2016 au 4 mai 2018, vient de marquer un point sous le régime du Conseil Militaire de Transition (CMT), mis en place après le décès brutal du maréchal président, Idriss Déby Itno, en avril dernier.
Le chef du gouvernement de la transition Pahimi Padacké Albert, est celui qui avait instauré en 2016 les fameuses 16 mesures qui ont eu pour conséquence la baisse des salaires, puis les abattements, qui ont encore réduit fortement les primes et indemnités des fonctionnaires. Une situation qui a plongé le pays dans de longues grèves amenant le gouvernement a adopté une loi pour ne pas payer les grévistes.
Le bras de fer a duré plusieurs semaines jusqu’à ce que le défunt président prenne les choses en main pour engager son cabinet à négocier directement avec la plateforme syndicale revendicative regroupant des centrales comme l’UST, CIST, SYNECS et SYMET. Un premier accord a été conclu, puis un autre en janvier 2020. Sur les traces du dernier accord de 2020, les négociations devraient se poursuivre pour aboutir à un pacte social.
Les syndicats ont menacé d’aller en grève si le contenu de l’accord de janvier 2020 n’est pas appliqué surtout le dégel des effets financiers des avancements, reclassements, titularisation et autres et le paiement des frais de transport de 2016 à 2019.
Sous le défunt maréchal, souvent, il a été prévu que tel mois, seront payés les frais de transport, en vain. Une partie des fonctionnaires a reçu ses frais de transport de 2016. Les négociations ayant encore repris, un autre paiement des frais de transport a été fait ce mois de septembre et un autre prévu pour octobre et décembre prochains.
Toutes ces avancées ont permis aux deux parties, gouvernement et syndicats, de s’accorder sur le principe d’un pacte. Un adage africain dit : « C’est celui qui a attaché l’hyène, qui devrait la détacher ». Alors, Pahimi n’apparait-il pas comme celui qui a pris les 16 mesures, et, celui qui les enterre avec la signature de ce pacte social qui devrait permettre au gouvernement de souffler pendant trois ans ?
Après la signature du pacte, le Premier ministre, a, en effet, reconnu, que des moments très difficiles ont poussé le gouvernement de prendre des mesures, mais, avec l’effort des uns et des autres, la situation de crise financière et économique a été surmontée. Les Tchadiens peuvent dialoguer, peuvent s’entendre, s’est-il réjouit.
En fin de semaine dernière, la toile s’est enflammée sur un probable remaniement gouvernemental. D’aucuns ont même évoqué le départ du Premier ministre. Pahimi a-t-il désormais mis fin à cette folle rumeur en solidifiant sa position du chef d’orchestre gouvernemental auprès du président du CMT, le général Mahamat Idriss Déby Itno ?
Attendons de voir.