ADDIS-ABEBA, 27 janvier (Xinhua) — Le 20e sommet ordinaire de l’Union africaine s’ est ouvert dimanche matin à Addis-Abeba au siège de l’organisation panafricaine en Ethiopie en présence d’une quarantaine de chefs d’Etat du continent et plusieurs invités spéciaux tels le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, et le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

“Je déclare ouverte la 20e session de notre conférence”, a déclaré le président béninois et président en exercice sortant de l’UA, Thomas Boni Yayi, qui achève un mandat d’un an marqué par des crises au Mali où le Nord du pays a été occupé par des groupes armés qualifiés de terroristes, rebelles et criminels, en République démocratique du Congo (RDC) et en République centrafricaine (RCA), deux pays d’Afrique centrale en proie l’un et l’autre à de nouvelles rébellions.

Ces conflits définis comme de nouvelles menaces à la paix et la sécurité en Afrique où moment ce continent commémore cette année le 50e anniversaire de la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), ancêtre de l’UA, s’imposent comme les dossiers cruciaux du premier rendez-vous annuel de l’année 2013 placé officiellement sous le thème “panafricaine et renaissance africaine”.

Avant la tenue mardi toujours à Addis-Abeba d’ une conférence des donateurs pour le financement de la Mission internationale de soutien au mali (MISMA) en cours de déploiement sous la coordination de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’UA, les Nations Unies et d’autres partenaires, une série de réunions a surtout été consacrée à la crise malienne lors des travaux préliminaires du sommet organisées depuis le début de la semaine.

Des ressources estimées à 460 millions USD sont recherchées pour couvrir les besoins liés aux opérations de la MISMA et 300 millions USD autres pour la restructuration des forces de défense et de sécurité maliennes y compris la restauration de l’ Etat sur l’ensemble du territoire de ce pays de l’Afrique de l’Ouest, désarticulé depuis le coup d’Etat militaire du capitaine Amadou Sanogo contre le président Amadou Toumani Touré en février 2012.

Dans une allusion aux rébellions de la RDC et de la RCA, respectivement le M-23 qui a menacé de déstabiliser le pouvoir de Kinshasa et de la Séléka qui a manqué de justesse de renverser le régime du président François Bozizé presque dix ans après son arrivée aux affaires par les armes en mars 2003 au détriment d’ Ange-Félix Patassé, la présidente de la Commission de l’ UA, Clarice Nkosazana Dlamini-Zuma, a condamné cette tendance à la résurgence de telles situations.

La chef de l’instance administrative de l’organisation continentale a appelé l’ Union africaine à rester ferme sur cette menace à la paix et la sécurité du continent.

Citant en outre les cas des autres crises et situations conflictuelles de la Somalie, en Guinée-Bissau, au Darfour au Soudan, au Sahel, aux Comores, à Madagascar et entre le Soudan et son voisin du Sud, Dlamini-Zuma a plaidé pour la mobilisation des ressources nécessaires par les pays membres de l’UA pour la mise en place toujours attendue de la Force africaine en attente (FAA), destinée notamment à la prévention et la gestion des conflits.

C’est aussi un appel en faveur de la résolution des multiples crises citées qu’a lancé le secrétaire général des Nations Unies. Ban Ki-moon a déclaré s’engager personnellement à ce que l’organisation mondiale soit prête, une fois l’action de la MISMA terminée s’agissant de la  restauration de l’intégrité territoriale du Mali, à mettre en œuvre des activités de consolidation de la paix, de restauration de l’Etat de droit et de stabilité dans l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest.

Après avoir promis d’œuvrer à la recherche de financements pour la Mission des Nations Unies en Somalie (Amisom), le chef de l’ONU a exhorté les protagonistes de la crise centrafricaine à respecter les accords signés le 11 janvier à Libreville au Gabon entre le pouvoir de Bangui, la coalition rebelle Séléka et l’opposition démocratique, également appelés à promouvoir la gouvernance et la sécurité dans le pays.

Pour la crise à l’ Est de la République démocratique du Congo, Ban Ki-moon a aussi rassuré de l’engagement des Nations Unies pour la stabilisation de ce pays. “Le développement est indispensable pour la paix dans le monde et la paix est essentielle pour le développement”, a-t-il souligné, se prononçant en faveur du développement de l’ Afrique avec le concours des partenaires internationaux.

Son souhait, a-t-il dit, est de voir émerger “une Afrique où les matières premières connaîtront des prix justes” et où la croissance sera inclusive. Les mêmes assurances ont été données sur l’ engagement pour les objectifs de réduction de la mortalité maternelle et infantile. Un vœu qui rejoint celui exprimé auparavant par la présidente de la Commission de l’ UA.

Après le Bénin qui représentant l’Afrique de l’Ouest, le 20e sommet s’achèvera lundi par la désignation de l’Ethiopie pour le compte de l’Afrique de l’Est à la présidence tournante annuelle de l’organisation panafricaine.

Le président Boni Yayi s’est prononcé pour une réforme des instances décisionnelles et administratives de l’UA par une définition claire des rôles de la présidence en exercice, de la Commission et du Conseil de paix et de sécurité (CPS) en vue de rendre efficaces le fonctionnement et les actions de l’organisation. Il a proposé que le président en exercice soit désigné par élection et non plus sur la base de l’attribution du poste par rotation géographique.