ENERGIE – L’institution d’une réunion mensuelle, consacrée au secteur de l’énergie, pour pallier aux carences de l’électricité, ne résout véritablement pas le problème de délestage à N’Djaména. La plupart des quartiers de la capitale, sont constamment dans le noir. Maintenir les Tchadiens dans l’obscurité semble être le crédo de la Société nationale d’électricité (SNE).

A N’Djaména, l’électricité demeure toujours un luxe. Certains quartiers font plus d’une semaine pour recevoir ou pas de l’énergie. Dans d’autres, les ampoules s’allument vers 2 heures du matin et s’éteignent à l’aube. « Le délestage sera bientôt un lointain souvenir ». Cette phrase chantée par les différentes équipes qui ont succédé la défunte STEE, l’actuelle SNE, semble plutôt s’éloigner d’une longue distance avec la réalité.

Les instructions du président de la Rpéublique ne sont pas suivies

Sinon, dans une République, quand un chef d’Etat dit « trop c’est trop », normalement la solution est automatique, à moins que ceux qui dirigent la SNE soient plus puissants que le président. Le chef de l’Etat a dit au cours de la dernière réunion sur le secteur de l’énergie que : « nous avons injecté assez des moyens, l’électricité est toujours rare, il faut inverser la courbe ».

Logiquement, à l’issue de cette rencontre, la SNE devrait, ne serait-ce que pour respecter la parole du président de la République, faire subir moins de coupure dans la ville. Hélas, le délestage a repris de plus belle, comme si l’on aurait demandé à cette société de diminuer sa production.

Spoliation du partenaire VPOWER et gestion partiale

Des coupures intempestives, à une distribution par copinage ou appartenance, la SNE n’a pas cessé avec ses pratiques malsaines malgré la réquisition manu militari d’une centrale électrique d’un producteur indépendant.

En effet, la centrale électrique du producteur indépendant d’énergie, la société hongkongaise VPOWER qui fournit entre 16 et 20 mégawatts depuis 2014, à la société nationale d’électricité a été arrachée de force le 11 avril 2020. L’Etat a réquisitionné cette installation privée de plusieurs milliards de Fcfa pour dit-on « faire face à la crise sanitaire de COVID-19 », avec ses corolaires de couvre-feu et autres mesures obligeant beaucoup des habitants de la capitale à rester à la maison.

Et pourtant, la SNE doit à la société VPOWER, la somme de 2,5 milliards de Fcfa d’impayés de la facture du précédent contrat qui a pris fin en septembre 2019. Ceci, avec une centrale en arrêt depuis septembre 2019, pour « non renouvellement de contrat ». Sur les impayés, des sources concordantes au ministère du Pétrole, des Mines et de l’Energie, rapportent qu’une somme d’un million de dollars soit 500 millions Fcfa a été débloquée par l’Etat pour payer une partie de la créance de la SNE.

Un rapt qui ne suffit pas pour donner de l’électricité à la population

Le représentant local de la société honkongaise avait prévenu pourtant de la non opérabilité des installations. Pour cause, la fermeture des frontières internationales empêche de faire revenir le personnel indispensable à la remise en marche de ses machines à l’arrêt depuis sept mois.

Mais, peine perdue. Par un arrêt signé le 9 avril 2020, le ministre du Pétrole, des Mines et de l’Energie, Mahamat Hamid Koua, réquisitionne certains agents tchadiens de la société VPOWER et du sous-traitant SAGIS pour la remise en service de la centrale du producteur indépendant. Le 11 avril 2020, des responsables de la SNE et du ministère, accompagnés des huissiers et des avocats investissent la centrale, et intiment l’ordre aux agents réquisitionnés de remettre en marche la machine.

“Non monsieur le président, la SNE n’a pas changé ses mauvaises pratiques”. On espérait un miracle après ce rapt, miracle qui avait été annoncé comme solution dans l’immédiat pour pallier à cette carence qui caractérise la SNE. Il était question d’injecter 16 mégawatts supplémentaires dans le réseau à N’Djaména. Des techniciens de la société VPOWER avaient fait savoir qu’avant l’arrêt des machines, la centrale ne produisait que 8 mégawatts parce qu’une des cellules était endommagée, et aujourd’hui même s’il venait à redémarrer, la centrale fournira au maximum 6 mégawatts.

Au dernières nouvelles, une grande partie de la population est dans le noir 20h sur 24h. Tout dépend de votre quartier, de votre zone, de votre accointance, etc. En plus de frustrer la clientèle, c’est le climat des affaires qui prend un sacré coup. Allez demander à un étranger de venir investir dans l’énergie au Tchad avec des tels agissements.

Le SNE challenge

Des internautes lassés de cette misère collective que fait vivre la SNE, se défoulent comme ils peuvent. C’est un ainsi qu’un challenge est lancé sur la toile, qui trouverait la meilleure punchline ou la définition des acronymes SNE qui illustreraient au mieux la SNE suivant la réalité vécue.

La société est devenue sujet de moquerie affutant l’esprit créatif des consommateurs frustrés. Appréciez quelques morceaux choisis, glanés sur Facebook et Twitter.

Le nouveau slogan de la SNE
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