Des voix s’élèvent pour dénoncer la confusion qui règne quant à l’application stricte de ces mesures prises par le gouvernement. Beaucoup de citoyens n’apprécient pas la sortie du ministre d’Etat, ministre secrétaire général de la présidence de la République.
Le peuple se perd en conjecture. Il ne se retrouve pas. Un décret pris par le président de la République le 30 décembre 2020 instaure le couvre-feu qui court de 18 heures à 5 heures du matin. Un autre signé le lendemain confinant la capitale vient semer la confusion sinon le doute dans l’esprit des populations de la ville de N’Djamena. Personne n’est contre ces mesures gouvernementales car elles permettent de freiner la propagation du coronavirus qui ne cesse de monter en flèche sinon d’inquiéter les populations.
Aujourd’hui, la pandémie est en train de prendre de l’ampleur et la bataille de la prévention en vaut la chandelle. Si cette bataille n’est pas gagnée, l’on court inévitablement vers une catastrophe humanitaire malgré les dispositions sanitaires adéquates prises par le ministère de la santé publique et de la solidarité nationale. Les mesures barrières ont été négligées par les populations. Même du côté des forces de l’ordre qui ont reçu mandat de veiller afin de dissuader certaines populations récalcitrantes, on a constaté un relâchement puisque ces derniers ne mettaient plus la pression sur certains compatriotes qui refusaient de porter le masque et n’observaient pas la distanciation physique. Les attroupements qui ont été interdits ont repris de plus belle. Idem pour les cérémonies de deuil, de mariage et de baptême. L’indiscipline caractérisée des populations a favorisé la reprise du poil de la bête de la pandémie à coronavirus. Les chiffres crèvent les yeux et nécessitent des mesures draconiennes sinon coercitives pouvant permettre de contraindre les populations à respecter les mesures barrières.
Entre-temps, les représentants du gouvernement doivent mieux communiquer afin de ne pas paniquer la population qui est déjà sur le qui-vive et ne sait plus à quel saint se vouer. Une communication de crise s’avère indispensable en cette phase cruciale de la lutte contre cette pandémie sournoise. En prenant des mesures fermes, séquentielles et adaptées afin de stopper la contamination à grande échelle des populations, la réaction rapide et énergique a permis de peser lourdement du point de vue clinique et préventif sur la transmission de la maladie. L’autorité a le droit d’user de la force légitime de l’Etat.
Aujourd’hui cette maladie met le monde entier en face de ses fragilités. Alors pour rassurer les populations, il faut une bonne communication qui ne devrait pas créer de l’amalgame au sein de nos populations déjà apeurées par la cruauté de cette pandémie. Le choc du coronavirus nous impose un changement radical de comportement. Il en va de la responsabilité individuelle de chaque tchadien. Il faut dire que la bataille contre le coronavirus sera longue. Des vrais experts en communication doivent appuyer les actions de communication du gouvernement afin de mettre en confiance les populations. Cette maladie touche à nos modes d’action et de pensée. Elle nous impose un changement profond dans nos habitudes, attitudes et aptitudes. Comme dirait un homme de l’époque contemporaine « Au bout de nos peines, il y a un monde à gagner. »