Fatiguées des promesses faites par les autorités, des personnes handicapées ont repris la rue. Elles disent être déterminées à aller jusqu’au bout du tunnel.
Hymne national, des chansons ordinaires qui renvoient à la souffrance, mouchoir à la tête… des personnes handicapées ont manifesté ce matin. “Levez-nous la mesure sur la route de Kousseri. On veut traverser. Nous voulons que le président du CMT agisse”, ont scandé ces personnes à mobilité réduite. Elles ont bloqué la voie passant devant l’ambassade des Etats-Unis. Pendant environ une trentaine de minutes, la circulation a été perturbée.
Ces manifestants protestent contre la mesure du gouvernement portant interdiction de circulation à tous les engins tricycles sur le pont de Ngueli. Selon nos informations cette mesure vise à lutter contre l’insécurité, le trafic des stupéfiants. Elle est entrée en vigueur depuis la réouverture du pont de Ngueli en juin 2021. Une mesure qui empêche les personnes handicapées de traverser le pont de Ngueli reliant le Tchad au Cameroun.
‘’Nous n’avons pas des pieds pour marcher. Nous rampons’’, fait remarquer le porte-parole des personnes handicapées Ali Oussignbédé Justin. Après un temps, la police a engagé des pourparlers avec ces derniers et la route a été libérée. C’est depuis près de six mois que les personnes handicapées luttent pour la levée de ladite mesure.
Des négociations vaines
Le 5 novembre dernier, ils ont organisé une première manifestation à N’Djamena. Ils ont rampé pour exiger la levée du blocus. Quatre jours après, ils ont été reçus par les autorités du département de la Sécurité pour trouver un compromis. Selon eux, “des promesses d’ouvrir le pont leur ont été faites”.
Le 13 décembre, rebelote. Les handicapés sont contraints de sortir pour se faire entendre. Sept jours plus tard, ils sont à nouveau dans la rue. “On a demandé à rencontrer le Premier ministre. Un commissaire est venu nous dire qu’on l’a envoyé depuis le ministère de la Sécurité et que la solution est à la porte. Si nous rejetons, cela suppose que nous sommes des rebelles’’, a indiqué le porte-parole.
Les personnes handicapées ont indiqué que si rien n’est fait, elles reviendront dans la rue le lundi 27 décembre. “On va aller jusqu’à la terre promise”, prévient leur porte-parole.