Le ministre des Finances et du Budget, Tahir Hamid Nguilin, a fait une déclaration relative à la situation financière du pays et l’accord conclu il y a quelques jours avec le Fonds monétaire internationale (FMI). C’était hier lundi 1er février à l’agence de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) de Moundou.

Séjournant dans la capitale économique du Tchad dans le cadre de la tournée du président de la République, le chef du département des Finances et du Budget, Tahir Hamid Nguilin, a apporté quelques éclaircissements sur la situation économique du pays.

Dans sa communication, il a rappelé que le gouvernement du Tchad et le FMI (Fonds monétaire international) ont signé à l’époque un programme de trois ans, appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC) de 2017-2020. Cela faisait suite à la conférence des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), de décembre 2016 où il a été constaté que les économies dans leur ensemble avaient des gros problèmes monétaires et les réserves avaient chuté, pour certains pays, indique le ministre.

 “Les réserves étaient dans la zone négative donc il fallait au plus pressé et de manière drastique mettre en place des programmes plutôt monétaire et des programmes d’austérités  qui ont abouti à des coupes des salaires , à l’arrêt des investissements et des chantiers“, a expliqué Tahir Hamid Nguilin.

Selon lui, des programmes ont été progressivement mis  en place et pour ce qui concerne le Tchad, il a affirmé : “nous sommes l’un des pays qui a le mieux observé ces programmes et a adopté un  programme réellement monétaire où l’Etat s’est réfugié à s’endetter sur le marché local, auprès des banques locales, de la sous région. Comme résultat, nous avons pu remonter nos réserves et rétablir les équilibres extérieurs, améliorer fondamentalement la situation de la monnaie“.

Le ministre a aussi indiqué qu’en même temps, le gouvernement a négocié avec les partenaires sociaux, ce qui a abouti au protocole d’accord signé le 9 janvier 2020. ” Et nous avons progressivement rétabli les salaires“, a-t-il ajouté. “Ce programme FEC a porté ses fruits“, s’est réjoui le ministre, car, a-t-il expliqué, il a permis de redresser “nos équilibres extérieurs” , d’améliorer les “ratios de notre dette extérieure, de notre dette commerciale” ainsi que de retablir “le ratio masse salariale par rapport aux recettes propres“.

Au Tchad, les choses bougent dans le bon sens”

Tahir Hamid Nguilin de poursuivre qu’avec l’avènement de la Covid, l’effondrement des cours et la baisse de production du pétrole, il fallait repartir sur un nouveau programme. “Mais cette fois-ci le négocié avec les partenaires pour que ce nouveau programme ne soit pas un programme monétaire mais un programme économique, pro-business, tourné vers la croissance, un programme sans mesures d’austérité. On n’a pas coupé les salaires, on a plutôt augmenté les salaires en janvier “, a-t-il déclaré au sujet du dernier accord conclu avec le FMI il y a quelques jours.

Selon le ministre, le Tchad est l’un des tout premiers, sinon le premier pays à “obtenir ce genre de programme, à passer devant le G20 avec succès, devant le G7, devant le Club de Paris“. Et de conclure, sur une note de satisfaction, qu’au Tchad, “les choses bougent dans le bon sens“.