Ouverture ce samedi de la seconde assemblée plénière annuelle des évêques du Tchad au siège de la Conférence épiscopale du Tchad (CET). L’occasion pour Monseigneur Edmond Djitangar, archevêque de N’Djamena et président de la CET de revenir sur la situation sociopolitique délétère du pays.

Dans son discours d’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’année des évêques du Tchad, Mgr Edmond Djitangar a souligné qu’elle se tient dans un contexte « difficile », avec des situations « préoccupantes ». Allusion aux manifestations violemment réprimées du 20 octobre 2022. Des manifestations consécutives à la prolongation de deux ans de la transition par le dialogue national. Un dialogue auquel « nous nous sommes activement préparés avec les fidèles…qui hélas n’a pas tenu ses promesses », déplore le président de la Conférence épiscopale du Tchad. En rappel, l’Eglise catholique au Tchad s’était retiré du dialogue qui, à son avis, était exclusif et biaisé.

A toutes les familles « durement éprouvées par les violences récentes », le chef de l’Eglise catholique au Tchad leur exprime sa compassion. « Nous ne pouvons pas ne pas dénoncer le risque de nous installer dans cet état de violence endémique si rien n’est fait pour engager un vrai dialogue non exclusif. Comme pasteurs, nous ne pouvons pas faire la sourde oreille aux cris de ceux qui souffrent et bien plus, nous avons le devoir de relayer leurs voix auprès de ceux qui ont la responsabilité d’assurer la sécurité et leur bien-être physique et social », martèle-t-il.

En raison de ces « violences récentes », l’Eglise catholique a décidé (imitée par la suite par l’Entente des églises et missions évangéliques au Tchad) de ne pas prendre part à la traditionnelle journée de prière pour la paix, la cohabitation pacifique et la concorde nationale organisation chaque année le 28 novembre. Car, selon Edmond Djitangar, appeler à la paix « comme on nous demande souvent de le faire est une dimension de notre mission ; mais la paix est une construction que Dieu bénit toujours : ‟ Heureux les artisans de la paix” ».

Pour ce faire, le président de la CET affirme qu’ils sont disponibles à collaborer avec toutes les « personnes de bonne volonté » et à faire des propositions concrète car le devenir de ce peuple « relève de notre responsabilité spirituelle ». C’est pourquoi, insiste-t-il, « par-delà les épreuves que nous traversons, notre espérance reste intacte ».

Au terme des deux semaines que durera cette session, les évêques vont délivrer leur traditionnel « Message de Noël ».