NÉCROLOGIE – À la suite du décès d’Abdoukhamane Dabo alias Al-faruq, champion de la coupe d’Afrique du slam et poésie 2018, ce 06 octobre d’une « violente crise d’asthme » à Diamniadio, au Sénégal, les réactions du Tchad ne se sont pas fait attendre.

« C’est avec une indescriptible tristesse que nous vous annonçons le décès d’Al-faruq, de son patronyme Abdoukhamane Dabo ce jour à 5 heures du matin, due à une crise violente d’asthme », ce sont en ses termes que l’annonce a été faite sur le compte Facebook du défunt ce 06 octobre.

Au Tchad, amis, connaissances et slameurs pleurent l’étoile de la téranga. C’est le cas de Prince Eky, slameur et poète qui a fait sa connaissance à l’occasion de la 1ere édition de la coupe d’Afrique du slam. Il retient de l’artiste son brillant sourire et « l’homme plein de vie ». « C’est une Étoile qui s’est éteinte à fleur d’Âge. Que sa plume et son sourire illuminent les cieux. »

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Ce n’est pas les hommes de lettres qui se ressaisissent. Mbernodji Sosthène, écrivain et animateur radio déplore la perte d’un « génie ». « Nous avons eu des échanges avec lui sur ses projets et ses textes. C’est une grande perte, non seulement pour le monde artistique, mais pour l’humanité. »

Comme eux, Deuhb Zyzou, homme de lettre et membre du comité d’organisation de la Caps 2018, qui ne connaissait pas encore le jeune prodige avant ledit évènement, retient de lui sa « joie de vivre », « son sourire et ses œuvres ». « Ses œuvres parlent d’eux. Il est un artiste au complet. »

Pour rappeler, Al-faruq a été champion de la 1ere édition de la coupe d’Afrique du slam et poésie qui s’est déroulé dans la capitale tchadienne, N’Djaména. Il a été inhumé le 06 octobre dans sa terre natale, la Casamance.

Je ne suis qu’un bateau ;

Je suis mort ce soir-là. En même temps que toutes les mères, tous les pères. Tous les frères, toutes les sœurs. Tous les oncles, toutes les tantes. Les cousins, les cousines. Les grands-mères, les grands-pères. Les amis, les amants, les collègues…

Je suis né en 1990. Je suis mort douze ans après, un soir de septembre. J’ai l’air jeune mais tu sais. J’ai vécu toutes les vies. Que j’ai portées dans mon giron. Je ne suis pas n’importe quel bateau, moi.

Moi

Je suis le Joola.

Extraire de “Prières pour les victimes du naufrage du bateau le Joola”, Al-faruq