L’insécurité bat son plein à N’Djaména. Elle est l’œuvre des bandits, qui écument la ville en roue libre. Dans les quartiers Walia et Toukra dans le 9e arrondissement, certains habitants disent ne plus pouvoir dormir paisiblement la nuit.
Ils témoignent avoir reçu, au courant de cette semaine, plusieurs fois la visite des bandits dans leurs domiciles ou les avoir repoussés. « Nous habitons non loin de chez l’ancien Premier ministre (Djimrangar Dadnadji Joseph, ndlr). Il faisait chaud et notre enfant peinait à trouver le sommeil. Nous étions éveillés, mon mari et moi, et c’est à ce moment que deux voleurs sont entrés après avoir escaladé le mur à l’aide d’une échelle pliable. Nous avons crié ô voleur et ils se sont enfuis. Après avoir ouvert le portail, on les a vus au nombre de six. Ils marchaient dans l’obscurité, sans craindre notre présence », raconte une habitante de Walia. Selon elle, la veille, leurs proches voisins avaient aussi reçu la visite de ces hors-la-loi, qui s’en étaient bien tirés en emportant des objets de valeur.

Un homme habitant le quartier Toukra a fait un témoignage similaire. Il raconte que huit voleurs se sont nuitamment introduits dans le domicile de leurs voisins et ont dérobé plusieurs objets de valeur, dont des pièces d’or de plus d’un million. « Depuis lors, nous sommes en alerte. Nous dormons peu la nuit. Les voleurs ne se cachent plus. En bande, ils se promènent gaillardement au milieu de la nuit. Nous avons saisi le poste de sécurité le plus proche. Mais sans solution pour le moment », a-t-il conclu, l’air désespéré.
Il faut rappeler qu’à l’issue d’une opération sécuritaire baptisée l’ « harmattan », lancée en juillet dernier dans la ville de N’Djaména, la force mixte de sécurité a annoncé l’arrestation de 614 présumés bandits, dont 70 femmes et 32 mineurs ; elle a également saisi de la drogue et des armes. Les autorités en charge de cette opération ont promis qu’elle devait se poursuivre et s’étendre. C’est ce qu’attendent les habitants de Walia et Toukra.