Longtemps engagé pour la cause des lauréats des écoles professionnelles de l’éducation, Nanga Thierry est enfin intégré à la Fonction publique.

Il aura longtemps incarné l’image de la lutte pour l’intégration des lauréats des écoles professionnelles de l’éducation. Nanga Thierry, 43 ans, est arrivé sur la terre promise ce vendredi 19 août 2022. Il figure parmi les 635 diplômés du secteur de l’éducation intégrés ce 19 août. Pour en arriver là, c’est tout un travail de sacrifice qu’a fait ce leader.

Titulaire d’un CAP/CEG en Histoire-Géographie obtenu à l’ex ISSED en 2010, Nanga Thierry est engagé pour la cause de ses condisciples depuis 2013. Il a dirigé en tout quatre bureaux de coordination pour l’intégration des lauréats des écoles professionnelles de l’éducation. Et pour son dossier à la Fonction publique, il a constitué jusqu’à six. “Chaque fois, ceux de la Fonction publique perdent la trace de mon dossier“, rapporte-t-il.

Avec son staff, ils sillonnaient les ministères de l’Education, de la Fonction publique et de la Jeunesse pour plaider leur sort. Exaspérés par des promesses des autorités non tenues, Nanga Thierry et ses collègues ont décidé de quitter en masse le pays en mai 2021. Leur aventure a été stoppée net par les forces de l’ordre qui les ont dispersés. Le dialogue reprend. Puis les manifestations au ministère de l’Education et à la Fonction publique.

Bien qu’il soit le leader de ces différents bureaux de coordination, Thierry a été souvent écarté des listes des lauréats à intégrer. « J’ai été victime de mon engagement, de mon franc-parler. Mais pour moi c’était un sacrifice », croit-il. Car, soutient-il, les autorités avec lesquelles il était confronté savent qu’il est un « dur à cuir ». Et elles ont décidé de « me brimer », finit-il par lâcher.

Aujourd’hui c’est un nouveau jour, une nouvelle page qui se tourne pour Nanga Thierry. « Je crois que justice m’est rendue », affirme-t-il. Mais la lutte continue pour ce père de famille qui alternait la vacation dans les établissements privés et la main d’œuvre dans des chantiers pour se prendre en charge. Car, dit-il, « ce n’est qu’une partie des lauréats qui est intégrée. Il n’est pas question d’abandonner le reste».