En proie aux menaces sécuritaires de tout genre, le continent africain, surtout son leadership, doit se mobiliser, interpelle le président de la Commission de l’Union africaine (UA).
Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, se dit préoccupé par la situation sécuritaire du continent ”profondément” marquée par la métastase du terrorisme et de la ”dangereuse” résurgence des changements anticonstitutionnels.
Pour le président de la Commission de l’UA, ces deux phénomènes établissent des liens de causalité ”connus de tous”. L’un trouve souvent ses prétextes dans la prégnance et l’expansion de l’autre et la lutte nécessaire contre celui-ci produit l’illusion que le second est la réponse aux échecs avérés dans la lutte contre le premier”, développe Moussa Faki Mahamat.
Il ajoute que la situation sécuritaire du continent appelle désormais une ”vraie nouvelle approche” qui devrait questionner l’architecture de paix et de sécurité de l’Afrique et sa corrélation avec les nouveaux facteurs de déstabilisation du continent.
En l’absence de ce sursaut d’intelligence et de décision, Moussa Faki dit se poser de ”sérieuses” questions sur l’avenir du projet de l’UA de faire taire les armes à échéance fixée.” La dangereuse expansion du mal requiert une mobilisation internationale plus forte et une solidarité interafricaine plus féconde, plus concrète, plus agissante ; Il est particulièrement déconcertant de voir, ici ou là, des velléités d’engagements non africains pour soutenir les pays africains agressés alors que le rayon ténu de la solidarité africaine ne permet de voir que l’immensité de la paralysie africaine vis-à-vis des demeures voisines qui s’embrasent”.
Face aux chefs d’État au sommet de l’UA qui se déroule en Ethiopie, le président de la Commission de l’organisation continentale évoque une crise du multilatéralisme.” A l’évidence, les tentatives d’approche de l’Afrique sont multiples et cela dénote sans doute un intérêt accru pour le continent mais cet intérêt ne s’est pas encore franchement traduit par une considération développementaliste substantielle en faveur de l’Afrique. L’idée, un temps miroité d’un plan Marshal en faveur du continent s’est peu à peu envolé. Je ne suis pas loin de penser intensément qu’un tel plan pourtant nécessaire, ne viendra jamais de l’extérieur”.
Ici, plus que jamais, lance-t-il, le leadership africain est interpellé avec force pour un sursaut de mobilisation des ressources endogènes que révèle l’immense potentiel du continent.” Il n’y a point de salut que dans cette direction africaine pour l’Afrique”, croit-il.