Les débits de boissons appelés communément “cabaret” dans la ville de Moundou jouent un rôle majeur dans le quotidien des habitants de cette ville. Souvent ces établissements sont situés au cœur des quartiers très animés, aux abords des marchés ou dans les habitations privées.
Les cabarets sont les lieux de socialisation, de rencontre et de détente contribuant ainsi à la dynamique sociale des habitants de la ville de Moundou. Il est difficile de se promener dans certains quartiers de la ville de Moundou sans apercevoir les débits de boissons locales, où l’on sert le “djala”, la “bilibili”, la “cochette”, le “bodo” ou encore le jus appelé “cal”.
Le nombre de cabarets a considérablement augmenté selon le délégué du 1er arrondissement de la commune de Moundou Mbaihodji Alphée. Ce secteur en plein essor donne du fil à retordre aux administrateurs délégués des arrondissements qui ne maitrisent pas le chiffre exact. Selon une enquête menée par les autorités locales, on dénombre pour le 1er arrondissement environ 700 à 1 000 cabarets, informe Mbaihodji Alphée.
Au-delà de leur fonction commerciale, les cabarets à Moundou sont les points de rencontre incontournables pour les consommateurs, un lieu de convivialité où les nouvelles se partagent et les actualités font l’objet de débats et d’analyses.
Dans une ville où les loisirs sont limités, les débits de boissons deviennent des espaces d’expression où la culture locale trouve sa place, les évènements sociaux comme les fêtes de famille. “C’est ici que nous nous retrouvons tous les jours après notre travail de docker pour partager les calebasses, c’est une manière pour nous de se détendre, de discuter de tout et de rien“, confie Mbailassem Christian, un habitué d’un débit de boisson.
Les détenteurs des débits de boissons trouvent en ce secteur une source des revenus stables. Cependant, malgré la croissance de ces débits de boissons, plusieurs défis subsistent notamment l’irrégularité des contrôles sanitaires, la structuration mais aussi la production agricole. Sur ce dernier aspect, l’impact est réel. Etant donné que la plupart des boissons locales sont fabriquées à partir des céréales, quand la production agricole n’est pas abondante, les ménages souffrent. La prolifération de ces débits de boissons conduit le plus souvent à une augmentation de la demande des céréales. Ce qui est conséquence de l’insécurité alimentaire.
Les débits des boissons locales à Moundou sont des piliers de la vie sociale et de l’économie. Cependant le secteur fait face à des défis en matière d’hygiène et de structuration. Ces débits constituent des risques en terme de fluctuation des prix et de pression sur les ressources agricoles et la réduction de la biodiversité. Cependant avec une meilleure organisation, les débits des boissons locales de Moundou pourraient se développer de manière durable contribuant ainsi à la prospérité de la ville.