Ce 27 mai, la radio DJA FM a, à travers une note, annoncé l’interruption de ses programmes. C’est notamment pour des raisons de panne de son groupe électrogène et des coupures intempestives de l’électricité de la SNE. Des appels à l’aide et de soutien fusent de toutes parts.

La nouvelle est tombée comme un coup de massue. Par un communique publié ce 27 mai, la coordinatrice de la radio DJA FM, Zara Yacoub, informe ses auditeurs de la suspension des programmes de sa station. L’une des plus anciennes radios privées du Tchad. Pourtant, elle est suivie par nombre de N’Djamenois. Et même au delà. Suscitant une vague de sympathie et de soutien. « La crise que celle-ci traverse est déplorable car, elle empêche cette radio de faire normalement son travail. Cette radio joue un rôle important pour moi en information, en sensibilisation, en éducation et en culture. L’impact du non fonctionnement de DJA FM sur la population N’Djaménoise est que cette dernière sera privée de l’information nationale et sous-informée en temps réel de tout ce qui se passe au sein du pays et aussi des informations hors du Tchad », estime Douné Fidèle, un des fidèles auditeurs de DJA FM.

Saleh Oumar Saleh, commerçant de son état et auditeur de la radio, n’en revient pas à l’annonce de sa suspension. « Quand j’ai appris qu’elle n‘émet pas je me suis senti privé des informations locales et internationales parce qu’elle est la courroie de transmission entre nous la population et l’Etat. Il n’est pas bon d’être sous informé dans une capitale comme la nôtre. Le non fonctionnement de la radio a beaucoup d’impacts sur nous qui sommes des commerçants au marché ». Une idée que partage Ndilnodji Béré Blanchard.

Zara Mahamat Yacoub, coordinatrice de la radio DJA FM, affiche sa tristesse et déplore le manque de soutien à sa structure. « Je suis vraiment touchée par la suspension des programmes de la radio et je suis reconnaissante sur l’acte de solidarité de la presse. Cette radio plurielle émet dans les pays voisins comme le Cameroun. Elle fonctionne à base de ses moyens et est l’une des rares radios au Tchad qui ne reçoit aucun soutien de l’extérieur. Il y a quelques années que nous traversons une crise qui est dûe au manque de moyen mais notre plaisir à la radio, c’est de servir la population pour le développement. La cause d’interruption est dûe à la maladie de Covid-19 et Il n’y a pas d’activités et l’électricité nous fait défaut. Nous présentons nos excuses à nos auditeurs de les avoir privés d’informations et leur promettons qu’il y aura de solutions pour reprendre le programme de DJA FM », a-t-elle laisse entendre.

Beaucoup de radios privées dans la même situation

Pour le président de l’Union des radios privées du Tchad (URPT) , Mekondo Sony, la radio DJA FM n’est pas la seule à subir cette situation. C’est la énième fois que les radios privées du Tchad subissent cette suspension, dit-il. Il accuse la Société nationale d’électricité d’être responsable de cette crise.« La suspension du programme des émissions à DJA FM, c’est le cas de force majeure chaque fois que les générateurs tombent en panne tout comme l’énergie, la SNE envoie de l’électricité avec force et ça endommage les appareils des radios communautaires. L’on prend par exemple le cas de la radio DJA FM, c’est depuis le 27 mai dernier qu’elle n’émet pas ses émissions et de l’autre côté de la radio Vision FM qui a ce même problème ».

Globalement, « C’est difficile pour les radios privées, en province à Moundou la radio Kar-Uba, à Sarh à la radio Lotikoh en passant par Moïssala  à la radio Brakoss, le constat reste le même. Nous pouvons dire que c’est une série des radios privées qui s’éteignent par manque de moyens pour entretenir ces dernières. Les matériels sont chers et avec ce temps de Covid-19, le gouvernement ne pense pas à ces radios communautaires et associatives qui œuvrent pour le développement”.

Le président de l’URPT demande au gouvernement de les assister afin de relever les défis qui s’imposent à eux pour aller de l’avant.”Quand il y a silence radio, ça impacte les activités que ça soit ceux qui travaillent au sein de la radio et les auditeurs qui ont besoin des informations. C’est difficile pour nous les radios sœurs et demandons la collaboration des organisations étrangères et organismes qui sont au Tchad”, lance-t-il.

Noukamna Dayam, stagiaire