A l’instar des autres secteurs, la presse tchadienne a été également marquée par l’année 2018. Plusieurs événements, positifs comme négatifs, ont émaillé ce secteur, mais non seulement…

Comme les autres secteurs, celui de la presse aussi a été marqué par plusieurs évènements. Déjà au début de l’année, en février, les journalistes des organes de la presse privée ont observé presque unanimement une journée sans presse pour protester contre les mauvais traitements dont ils font constamment objet dans l’exercice de leur fonction. Pour le Président de l’Union des journalistes, Belngar Larmé La guerre, cette journée a été une réussite, car suivie à plus de 90%.

Le 23 mai, la radio Terre Nouvelle de Bongor a vu ses portes fermées pour une semaine par le Haut Conseil de Communication. Motif, la radio faisait lire des communiqués de presse par leurs auteurs ou signataires à l’antenne. Le 26 juin, le HCC suspend les programmes de la radio FM Nada et ferme les portes de ladite radio pour une période de 6 mois à cause du conflit de leadership entre les dirigeants. Compte tenu de manque de consensus entre les parties en conflit, la désormais Haute autorité des médias et de l’audiovisuel (Hama) a reconduit la sanction pour un mois, le 21 décembre 2018.

Le 31 juin, le Haut Conseil de Communication est remplacé par la Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel, suite au forum national inclusif. Ce remplacement renforce le pouvoir de cette institution et a permis la reconnaissance des médias numériques comme faisant partie des organes de presse du pays. Le 31 août 2018, la Hama a suspendu la parution du journal Al-chahed pour une période de trois mois. Cause : diffusion des articles sans preuves. A cela il faut ajouter le report du congrès national des journalistes.

Certains de ces faits ont conduit à un classement en défaveur de la presse tchadienne par Reporter Sans frontières.L’organisme a rendu public son classement mondial de la liberté de la presse le 25 mars 2018. Le Tchad qui occupait en 2017 le 121ème rang a enregistré une régression de deux points. 

Le 24 décembre 2018, à l’hémicycle, les députés ont adopté le projet de loi portant création de l’Office national des Médias Audiovisuels (ONAMA), au lieu de l’Office national des Médias publics du Tchad (OMPT). Le nouvel office vient remplacer ainsi la défunte structure de l’Office national de Radio et Télévision (ONRTV), dissoute dans le cadre des 16 mesures devant juguler la difficile situation économique et financière.

Il est à retenir que l’année 2018 n’a pas eu que des sanctions pour le secteur de la presse tchadienne. Excepté les sanctions et les grèves, il y’a eu également des rencontres d’échanges fructueux réunissant les journalistes de N’Djaména et ceux de l’intérieur et de l’extérieur du pays, notamment « la semaine presse sans défis ».