DOSSIER – La question de l’égalité de sexe relève de la prédominance de la pratique traditionnelle tchadienne. Pour relever les défis de l’égalité et de l’équité du genre, les acteurs impliqués dans ce processus doivent conjuguer leurs efforts pour bannir certaines barrières qui bloquent l’épanouissement de la femme et surtout de celle journaliste. Nous nous sommes rapprochés de quelques femmes journalistes qui donnent leurs points de vue sur la question.

Mme Dénémadji Némerci, Directrice du journal en ligne de l’ATPE (Agence tchadienne de presse et d’édition)

La question de l’inégalité du genre ne date pas d’aujourd’hui. C’est un problème qui est dû à la situation socioculturelle du Tchad où le garçon est plus favorisé au détriment de la fille. L’homme est plus écouté que la femme. Pour renverser cette tendance et la dupliquer en milieu professionnel, les femmes doivent se battre et continuer à se battre pour arracher la place qui leur revient. Sinon quels que soient sa compétence, son professionnalisme et son dynamisme, les hommes diront toujours « Mara sakite ». C’est ce que je subis aujourd’hui en tant que journaliste et responsable dans mon institution.

Mes confrères connaissent bien ma compétence et ma capacité de travail. Mais le premier jour où j’ai eu acte de nomination, tous ceux qui appréciaient, étaient devenus radicalement ennemis. Pour la simple raison qu’ils sont anciens, et je suis une petite et stagiaire de surcroit et pourquoi c’est moi qu’on doit responsabiliser ? Ça a fait de tollé au niveau de l’ATPE. Mais cela ne m’a pas empêché de m’affirmer et m’imposer par le travail bien fait. Du poste de secrétaire de rédaction, je suis devenue rédactrice en Chef du journal « L’info » et aujourd’hui, Directrice du Journal en Ligne de l’Agence. Donc je ne me plains pas.

Ce que je demande à mes jeunes consœurs, c’est vrai la loi instituant la parité existe ainsi de celle du quota de 30%, mais il faut qu’on sache qu’un poste de responsabilité se mérite et non se donne. Nous devons travailler et batailler fort pour arracher notre autonomisation et égalité professionnelle.

Myriam Positive, directrice de la Radio Oxygène
« La responsabilité c’est le couronnement d’un travail bien fait »

Jeune directrice parmi les autres, Myriam Positive, la vingtaine révolue, est la toute femme directrice de la radio Oxygène juste après son stage à la radio. « J’ai été nommée à ce poste pas par pitié, ni par favoritisme mais par mérite” se défend-t-elle.


Tout est parti d’un manque de responsable à la rédaction. Etant stagiaire et journaliste en formation, j’ai pris l’initiative de travailler à la place du rédacteur en chef, malade et du directeur, absent. C’est ainsi que le responsable de la Radio m’a identifiée et a décidé de me nommer comme directrice. Depuis cette date j’assume ma responsabilité avec aisance et dynamisme sans inquiétude, ajoute-t-elle.