DOSSIER – Le Tchad s’est engagé depuis quelques années dans l’élaboration des plans stratégiques pour son développement socioéconomique. Parmi ces plans, l’on note les Objectifs de développement durable (ODD) qui est décliné en 17 objectifs. L’objectif qui nous intéresse dans ce dossier est l’ODD 5 avec pour cible « Garantir la participation entière et effective des femmes et leur accès en toute égalité aux fonctions de direction à tous les niveaux de décision, dans la vie politique, économique, sociale et publique ». Un dossier réalisé dans le cadre du projet Afrikibaaru financé par CFI (Canal France International).

En tant que maillon incontournable du développement, les femmes d’une manière générale et journalistes en particulier doivent être responsabilisées conformément à leurs compétences et professionnalisme comme les autres, sans distinction ni appartenance politique, ethnique ou clanique, afin d’atteindre le quota de 30% et plus tard la parité déterminés par les lois et textes réglementaires en vigueur.

Contrairement aux autres professions qui s’efforcent pour atteindre cette cible de l’ODD5, les médias tchadiens, quant à eux, peinent encore à mettre en application cette loi sur le quota et la parité qui peuvent contribuer à l’atteinte de la cible 5.5 de l’ODD 5 qui est de parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles d’ici l’horizon 2030.

En effet, la question de la responsabilisation des femmes journalistes tchadiennes et autres techniciennes de la communication, dans les organes de presse, au ministère de la Communication, à la Haute autorité des médias et de l’audiovisuel (HAMA), à l’Union des journalistes tchadiens(UJT), et autres organes intervenant dans le domaine de la communication se pose avec acuité. D’une part, les responsables de ces organisations estiment que l’insuffisance du nombre de femmes journalistes, communicantes, productrices et techniciennes ne leur permet pas de respecter le quota ou la parité lors des nominations. Il y a également la question de compétence, de disponibilités et le refus de certaines femmes quand on les propose aux postes de responsabilité.

D’autre part, renchérissent–ils, les femmes elles-mêmes constituent de barrière pour les autres qui sont plus compétentes et dynamiques. Ce qui ne facilite pas la tâche dans la promotion des femmes battantes et expérimentées dans le métier.

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De tout ce qui précède, le Tchad s’est engagé, à l’opérationnalisation des 17 Objectifs de développement durables (ODD) dès leur adoption en septembre 2015. Cette volonté politique de l’Etat de donner la place à la femme est poursuivie par les autorités de transition. C’est ainsi que le 3 septembre 2021, le Premier ministre de transition a sommé les ministres de prendre en compte le quota de 30 % de places accordé aux femmes dans les nominations avant la signature de tout acte.

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Qu’en est-il de la place de la femme journaliste tchadienne par rapport aux postes nominatifs? Ce dossier que nous ouvrons sur la question de responsabilité des femmes journalistes, braquera les projecteurs sur les différentes institutions, et organes de presse afin d’avoir une idée sur les causes exactes de la non nomination des femmes compétentes et dynamiques dans les poste de responsabilité.
Le département de la communication promeut–il les cadres compétentes de son département ?

Quelques rares qui sont hissées aux postes de responsabilité assument-elles avec professionnalisme, dynamisme et compétence leur travail ? Quelles sont les difficultés que celles-ci rencontrent dans l’exercice de leurs fonctions ?
Telles sont, autant d’interrogations que nous tenterons d’aborder dans ce dossier. Mais déjà, du ministère de la communication à la HAMA, en passant par les organes de presse publics et privés, le constat est amer. Le quota de 30% et la parité dans les postes nominatifs reste loin d’être respecté.

Au cours de ce dossier, vous trouverez les points de vue des concernées, les avis de quelques responsables des organes presse, une interview avec une doyenne du métier.