Comparativement à l’Office national des médias audiovisuels (ONAMA), l’Agence tchadienne de presse et d’édition (ATPE) est démunie.

L’on se rappelle encore du sit-in des agents de l’ATPE tenu le 15 avril 2022 devant le ministère de la Communication (aujourd’hui renommé ministère des Communications), des assemblées générales et des sorties médiatiques régulières pour exiger des meilleures conditions de vie et de travail.

Si, depuis plus d’un an, les agents ont décidé de reprendre le travail, la situation ne s’est pas pour autant améliorée. L’Info, le journal de l’Agence, ne parait plus depuis plus de 9 mois. Quant au site web, il est toujours indisponible. Pour le moment, les publications sont uniquement faites sur la page Facebook. « On nous a dit que c’est un problème de finances. L’Agence ne recevrait pas ses subventions. L’imprimeur a dû suspendre le contrat », informe un agent. L’Agence renoue donc avec ses vieux démons. En octobre 2021, L’Info a totalisé 15 mois sans parution.

Un scénario quasi-impossible à imaginer au sein de l’Office national des médias audiovisuels (Onama) qui est logé dans un gratte-ciel au centre-ville. Alors que l’ATPE, dont le siège est toujours en chantier, occupe les locaux délabrés de l’ex-Radiodiffusion nationale (RNT). Marquant, tout de même la fin des arriérés de loyer des particuliers. « Pour l’année 2021, on ne peut rien faire pour l’ATPE. Elle reçoit une subvention de 42 ou 43 millions. Rien que son loyer fait 44 millions, cela veut dire que l’année commence avec un déficit de 1 ou 2 millions. On a mis dans le budget 2022 l’achat d’une imprimerie, pour qu’elle soit autonome », a déclaré il y a trois ans l’ancien ministre de la Communication, Abderaman Koulamallah. Aujourd’hui, l’imprimerie n’a pas été achetée et la subvention se verse à compte-gouttes. Les responsables des directions de l’édition et de l’imprimerie se tournent certainement les pouces, ironise un agent.

La rédaction de l’ATPE n’a pas une équipe dirigeante nommée par la hiérarchie. « L’autre difficulté est beaucoup plus administrative. Ça fait plusieurs années (2 à 3 ans) que l’Agence n’a pas une équipe dirigeante de la rédaction nommée formellement par le ministre. L’attribution des fonctions est faite de manière verbale », déplore un autre agent, qui ajoute que l’unique minibus fonctionnel pour le transport des journalistes manque régulièrement de carburant.

Contactée pour apporter de plus amples éléments de compréhension de la crise que vit l’ATPE, la direction générale n’a pas donné de suite favorable.