C’est depuis près de deux mois que la radio Gaya tcholwa (RGT) n’émet plus. La raison : le générateur de la station est en panne.

En avril dernier, la radio n’avait couvert qu’en partie le festival international « Kodomma », qui réunit les peuples moussey et marba, du Tchad et du Cameroun. Un coup dur pour tout le département de la Kabbia, vaste de 3000 Km2, et qui ne compte qu’une seule radio.

Ce n’est pas la première fois que Gaya tcholwa connait des problèmes d’énergie. Entre 2017 et 2019, elle avait « hermétiquement » fermé ses portes pour la même raison. Et aussi à cause de l’émetteur, qu’il a fallu, « engager des stratégies locales », pour acheter en Espagne. « Depuis cette date, tout allait encore bien. C’est la deuxième fois depuis sa création en 2008 qu’on a ce problème », informe le directeur de la RGT, Wang-Namou Senekna.

En réalité, cette difficulté d’approvisionnement en énergie est l’arbre qui cache la forêt. La RGT manque de financement. Ses « maigres » ressources locales ne lui permettent pas de supporter ses charges. La majorité du personnel, composé de 9 personnes, n’est pas formé. « En dehors du directeur et du rédacteur en chef qui sont formés, ce sont des jeunes de bonne volonté qui aident la radio. Ils sont passagers. Et même ceux qui sont permanents n’ont pas de salaire. Ce sont des petits forfaits qui viennent en cascade. Au niveau local, il y a quelquefois des menaces venant de certaines autorités ( pas actuelles)  par rapport aux informations que nous diffusons. Nous n’avons pas un technicien de maintenance. Nous avons quelques jeunes qui se débrouillent mais qui peuvent mettre la radio en péril », redoute-t-il.

Les portes de la radio Gaya tcholwa fermées depuis le 10 avril 2022

Au vu de toutes ces difficultés, la radio fonctionne 7 jours sur 7, mais seulement de 17 heures 00 à 20 heures 20 minutes. Wang Namou a fait part de ces difficultés aux acteurs impliqués dans la gestion de la radio. « Comme c’est une radio communautaire, la direction n’a pas manqué d’alerter le plus tôt que possible le Conseil d’administration qui est composé essentiellement des chefs de canton. Nous avons aussi porté nos difficultés vers les autorités locales. Nous avons fait deux réunions autour du préfet de la Kabbia. Les cotisations passent. La solution est portée vers le générateur et à long terme avoir l’énergie solaire », renseigne-t-il. 

En attendant que solution soit trouvée à la 97.2 MHz ( fréquence de la RGT), la population de la Kabbia, province du Mayo-Kebbi Est, est privée d’un outil essentiel d’information. « Nous appelons tout le monde à contribuer pour que la radio redémarre. Nous recevons beaucoup de plaintes de nos auditeurs. La radio a fait ses preuves dans le cadre de la sensibilisation pour la prévention des maux qui minent nos sociétés, les cas de vol, etc. », lance le directeur.