Dans le Mayo Kebbi-Est, l’une des 23 provinces du Tchad, plusieurs villages sont dans l’eau. Depuis quelques semaines, le fleuve Logone est sorti de son lit touchant près de 50 mille ménages et des centaines d’hectares de champs. Les autorités locales lancent un appel aux bonnes volontés pour assister les sinistrés.

Tout au long de la principale voie, des valises, tasses et autres bagages sont déposées. Une grande partie des habitants du village Djalabou, à 10 kilomètres de l’entrée de la ville de Bongor  est contraint de quitter les ménages suite à des inondations. Ils ont aménagé aux abords de la voie publique depuis quelques semaines.

Près de 50 mille ménages touchés

Cette zone du sud du pays a été envahie par les eaux du fleuve Logone depuis quelques semaines. Selon l’un des leaders du génie militaire, près de 600 hectares de champs de riz ont été envahis par l’eau ainsi que des habitations. « Il y a une première évaluation qui a été faite, ça date d’une semaine et sans tenir compte des endroits où il nous a été impossible d’aller constater. C’est à peu près 40 000 à 50 000 personnes qui ont été touchées », a expliqué le gouverneur du Mayo Kebbi-Est, Mahamat Zène Alhadj Yaya.

Les causes

Selon le gouverneur, ces inondations ont été provoquées par le changement climatique notamment la montée des eaux dans toute la province du Mayo Kebbi-Est. « Ce périmètre aménagé a fait notre bonheur l’année dernière en termes de production agricole exceptionnelle parce que les conditions climatiques ont été favorables. Cette année des dispositions ont été prises, en termes de semences et engrais, malheureusement à l’impossible nul n’est tenu », indique Mahamat Zene Alhadj Yaya.

Environ 9 villages dont Djalabou, Tcharaï, Goumoubas, Éré, Djoumane, Katoua, Kim, Koyom, Kabbia et même des parties de la ville de Bongor sont dans l’eau. « Les hommes ont lutté, des officiers, hommes de troupes. J’ai suivi leur engagement, leur investissement, ils ont travaillé jour et nuit pour pouvoir essayer de sauver ce périmètre. Malheureusement, la force de l’eau était telle que finalement on était tous obligé de baisser les bras », a ajouté Mahamat Zene Alhadj Yaya.

Le camp du Génie militaire dans l’eau

Le camp du Génie militaire situé à Djalabou est envahi. Des militaires sont contraints de construire des tentes près du goudron pour exercer. Le Com groupement Agricole du Génie militaire du Mayo Kebbi-Est, Somi Airé lance un appel à l’aide. « Le niveau des eaux nous dépasse. S’il y a des personnes de bonne volonté, il faut qu’elles viennent assister les sinistrés (…) »

Le 3 octobre, une délégation de la direction centrale du génie militaire s’est rendue sur les lieux pour un constat. Le colonel Guerdi, à la tête de la délégation a indiqué que c’est impossible de sauver des hectares et ménages pour l’instant. « Nous allons rendre compte à la hiérarchie pour pouvoir peut-être prendre des dispositions nécessaires à la récolte prochaine pour qu’on puisse avancer ».

Pour rappel, en 2020 des quartiers de la capitale N’Djamena ont été inondés suite à la montée des eaux du fleuve Chari. Elle a touchée environ 11.500 personnes selon le rapport de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM/Tchad).