Un affrontement meurtrier a opposé, mercredi 14 mai, des autochtones du canton Mandakaou et des éleveurs installés dans un ferrick de la même localité, à 18 kilomètres de Beinamar, dans le département de la Dodjé (province du Logone Occidental). Le bilan officiel fait état de 38 morts, dont une majorité d’enfants, six blessés et 76 cases incendiées, selon le premier substitut du procureur près le tribunal de grande instance de Moundou.

Les communautés témoignent

Le conflit porte sur un espace contesté, considéré comme zone de pâturage par les éleveurs et terre cultivable par les agriculteurs. Alors qu’une médiation était en cours au niveau local entre le chef de canton et le sous-préfet, les autochtones auraient attaqué les éleveurs, déclenchant l’affrontement.

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La tension restait vive ce jeudi. Une délégation gouvernementale composée du ministre d’État chargé de l’Administration du territoire, Limane Mahamat, et du ministre de la Sécurité publique, Ali Ahmat Aghabache, s’est rendue sur place pour soutenir les autorités provinciales, déjà mobilisées depuis la veille sous la coordination du gouverneur Goukouni Sidimi.

Les ministres rencontrent les communautés locales

Les deux ministres ont rencontré les représentants des deux communautés, appelant à la retenue et au respect de la loi. « Même si c’est lourd à porter humainement, l’État est là pour appliquer la loi. Personne n’a le droit de se faire justice soi-même », a déclaré le ministre Aghabache.

Les autorités ont annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire pour faire toute la lumière sur les circonstances du drame. Quelque 80 personnes ont été interpellées jusqu’à présent, en attendant les suites de l’enquête.