Ce mardi 15 février 2022 une grande « Marche pour la Dignité et la Justice » a été organisée à Sarh, chef-lieu de la province du Moyen-Chari en mémoire des 12 victimes des événements de Sandana.
Hommes, femmes, jeunes, enfants, vieux de la ville de Sarh habillés en noir ont répondu présents à cette « Marche pour la Dignité et la Justice ».
Le trajet parcouru va du stade municipal de la ville de Sarh à la place de l’indépendance. On peut lire sur certaines affiches et pancartes : « Trop c’est trop. Plus de ferricks dans le Moyen-Chari », « Non à la boucherie humaine (Sara) », « Trop c’est Trop. Ça suffit ! », « Koumogo n’est pas un abattoir », « CMT c’est çà votre promesse de sécurité ? » et bien d’autres messages de protestation contre ces crimes odieux.
Au nom des organisations des jeunes du Moyen-Chari, le coordonnateur, Ndlilabaye Ngarmadji, a souligné que les autorités nationales ont traité ce dossier avec légèreté. Selon lui, les jeunes exigent :
- Des réponses positives, immédiates et sans conditions à toutes les réclamations que la population a présentées à la mission gouvernementale ;
- La mise en place d’une commission d’enquête indépendante pour la manifestation de la vérité parce que les personnalités impliquées ou complices des massacres ne peuvent être juges et parties ;
- Le respect de la compétence du médecin ayant produit le rapport médico-légal et à défaut, demander une contre-expertise sous l’autorité d’une commission indépendante ;
- Le démantèlement des ferricks du Grand Moyen-Chari dont les propriétaires sont sources de conflits sanglants ou non ;
- La relève des autorités administratives et des services de défense et de sécurité auteurs, complices des tueries, et propriétaires de grands troupeaux dont les bouviers sont armés ;
- Le désarmement immédiat et impartial avec des moyens techniques adéquats de manière à détecter toutes les armes cachées en brousse ;
- La gestion de la communication avant, pendant et après l’opération de désarmement par les services de défense et de sécurité qui en ont la charge
- Le départ du gouverneur de la province du Moyen-Chari qui fait preuve de partialité dans la gestion de la tuerie de Sandana.
Attristé par ce massacre, l’artiste rappeur, Rays’Kim présent à cette « Marche pour la dignité et la justice » a condamné ces actes barbares et demande à ce que justice soit rendue. Par ailleurs, il exhorte les populations du Grand Moyen-Chari à plus de vigilance et d’être soudée afin de riposter à toutes attaques.
En rappel, le 9 février 2022, une attaque des éleveurs sur la population du village Sandana a occasionné 12 morts, 8 bœufs et une moto de marque Honda emportés. Ne pouvant rester indifférent face à cette situation, le Conseil provincial des sages du Grand Moyen-Chari a décrété un deuil de trois jours allant du 14 au 16 février. La marche pour la Dignité et la Justice, quant à elle, est organisée à l’initiative des ressortissants du Grand Moyen-Chari vivant à N’Djamena.