ÉDUCATION – Des élèves de certains établissements d’enseignement privés de N’Djamena sont exposés à des grands dangers dans l’utilisation des espaces publics pour les cours d’épreuves physiques et sportives (EPS).

7h du matin. Nous sommes au terrain fest’africa dans le quartier Moursal. Un terrain aux multiples activités. A cette première heure de la rentrée des classes, des élèves, en vague ou en petit groupe, avec des tenues de sport prennent d’assaut ce terrain. La plupart sont des établissements scolaires privés dans les parages.

A N’Djamena, rares sont les écoles privées qui ont des terrains de sports. Ceux qui en disposent sont peu nombreux sinon n’atteignent pas 10. Pourtant disposer d’un terrain pour les activités sportives est un critère pour l’ouverture d’un établissement d’enseignement. Il suffit de faire le tour de certains établissements privés pour remarquer que leurs emplacements sont tellement petits et les salles de classes trop serrés que le terrain de sport n’a pas sa place.

L’éducation physique et sportive est une matière enseignée dans toutes les classes des lycées et collèges du Tchad. Elle permet de développer le corps et aussi le maintenir en bonne santé. Pour ne pas laisser de vide, certaines écoles privées utilisent  des terrains publics  comme l’espace fest’africa de Moursal, l’espace derrière le stade de Paris-Congo. Ceux de Farcha dans le 1er arrondissement de N’Djamena utilisent de petits espaces dans la forêt dudit quartier pour pratiquer l’EPS.  

Quitter  l’école et se  rendre dans ces espaces pour le sport comporte de grands risques. Car, de fois, ces élèves sont appelés à traverser des voies très fréquentées.Les élèves du collègue Adventiste font les cours de l’Education Physique et Sportive au terrain Fest’africa. Ils doivent d’abord traverser l’avenue Mobutu aux heures de pointe avec tous les risques. Mahamat Junior est élève dans un établissement privé qui utilise l’espace fest’africa pour le sport. Il confirme : « Dans  la précipitation et la crainte de venir en retard et être renvoyé par le maître d’EPS, on fait face  au risque d’accident chaque matin. Et cela est dû à la circulation très dense. » A côté des risques d’accident, il y a aussi des perturbations sur le terrain du sport. « Au terrain même on occupe juste une partie et d’autres activités se passent là également comme les apprentis conducteurs des voiture, les séances d’entraînement en football ou de danse », explique Junior.

Effectivement sur ce terrain, plusieurs activités se déroulent. Des apprentis conducteurs d’engins à deux ou quatre roues, des footballeurs, des commerçants qui déambulent çà et là etc.

A Farcha dans le 1er arrondissement de la capitale, plusieurs établissements utilisent les petits espaces de la forêt de la circonscription. Dans les alentours de cette forêt se trouvent des  jeunes qui se cachent pour prendre de la drogue, les whiskies frelatés et s’en prennent de fois aux élèves. Nadjilom Virginie témoigne : « j’ai toujours la peur les jours d’épreuve physique et sportive. Chez nous ici à la forêt,  il y a les gens malintentionnés qui viennent et nous provoquent parfois. Surtout nous les filles sommes trop exposées. Si notre établissement peut trouver un terrain de sport bien clôturé et sécurisé ça nous fera vraiment plaisir ».

Dans ses conditions de travail, il y a de quoi s’inquiéter. Les autorités doivent mettre la rigueur dans le respect des conditions de création d’un établissement.

Mouni  Nguemadji Laurea