Plusieurs personnes ont été arrêtées lors des marches du 5 et 6 février. 14 manifestants selon la Police nationale. Un chiffre qui est contesté par certains acteurs de ces manifestations.

Depuis quelques jours, l’actualité est dominée par des manifestations ayant abouti à l’arrestation de plusieurs personnes dont des leaders des organisations de la société civile. Il y a d’abord eu, le 5 février, l’arrestation de certains membres de la plateforme des diplômés sans emploi en instance d’intégration à la Fonction publique. Puis le 6 février, du défenseur des droits de l’Homme, Mahamat Nour Ibedou, la trésorière du parti Les Transformateurs, Fatimé Abdelkerim Soumaïla, Oumar Ibrahim, le coordinateur de la Convention nationale des jeunes pour la paix et le développement au Tchad et d’autres manifestants.

Lors d’une présentation de ces manifestants ce 8 février aux hommes des médias, la Police nationale a présenté 14 personnes arrêtées. C’est ce nombre que la police reconnaît déclare le porte-parole de la police, Paul Manga. “Au début dans le tas, la police avait arrêté beaucoup de personnes, y compris des gens qui ne sont pas concernés et des mineurs. Ceux-là ont été libérés, il n’y a que les concernés de ces différentes manifestations qui sont interpellés”, a-t-il indiqué.

Mais plusieurs leaders des associations de la société civile et quelques partis politiques émettent des reserves. ” Il appartiendra à la police de nous faire la lumière. Est-ce qu’ils les ont oubliés dans les cellules, puisqu’ils les ont mis un peu partout on ne sait pas. Tout de même, nous allons nous réunir pour voir la conduite à tenir”, affirme le leader de la Dynamique stop ça suffit, Moussaye Avenir de la Tchiré.

Avenir De la Tchiré, de dire qu'”il ne s’agit pas d’arrestation, plutôt des enlèvements. Nous savons que les quatre camarades ont été enlevés“.

Selon le secrétaire général provincial de la Convention tchadienne pour la paix et le développement (CTPD), Jean Michel Djérané, il y a eu des dizaines de personnes arrêtées. “Les autres sont arrêtées dans différents commissariats. Les 14 personnes ce sont des figures les plus connues que la police a présenté. Tout le monde n’a pas été présenté à la police. Je crois que nous avons recensé plus d’une centaine de personnes arrêtées à N’Djaména, dans différents quartiers“, a-t-il souligné. Un avis soutenu par le président du Parti populaire pour les libertés (PPL), Issa Hissein.

Cependant, le vice-président du parti Les Transformateurs, Sitack Yombatinan se montre vigilant. “Ils ont libéré beaucoup de gens. Certains ont payé 12 500 pour être libérés. Ce sont des leaders que la police a gardés et envoyés à la maison d’arrêt“.

Mais ce qui est sûr déjà, il n’est pas à exclure qu’une plainte soit déposée contre la police après une demande d’éclaircissement. C’est une mission commandée, donc nous allons rencontrer les responsables de la police. Ils nous diront où est-ce qu’ils les ont déposés. Nous avons tous les moyens appropriés pour interpeler la police“, signale-t-il.

Pour rappel, ces personnes ont été arrêtées les 5 et 6 février à la suite des manifestations lancées respectivement par la plateforme des diplômés en instance d’intégration à la Fonction publique et le parti Les Transformateurs appuyé par d’autres partis politiques et des organisations de la société civile. La police les accuse de trouble à l’ordre public, atteinte à l’intégrité des agents et destruction des biens publics. Après leur audition ce 8 février, ils sont mis sous mandat de dépôt et envoyés à la maison d’arrêt. Leur audience est prévue pour le 15 février.