L’ancien Premier ministre et président de la Fédération pour la paix universelle (FPU), Emmanuel Nadjingar a fait un point de presse ce vendredi pour appeler à l’apaisement après les manifestations violemment réprimées du 20 octobre 2022.

« Appel à la paix », tel est le thème de ce point de presse fait par Emmanuel Nadjingar. L’ancien Premier ministre tchadien qui préside la Fédération pour la paix universelle (une organisation non gouvernementale présente dans environ 180 nations) s’est félicité des travaux du dialogue national tenu du 20 août au 8 octobre dernier.

Mais, regrette-t-il, « le climat post-dialogue est devenu préoccupant » parce que quelques forces politiques et de la société civile qui n’ont pas pris part à ces assises ont voulu s’exprimer par des manifestations. Des manifestations organisées le 20 octobre à N’Djamena et dans quelques villes de province comme Moundou, Doba, Koumra et Sarh, sous une forme « provocante » et avec des réponses aussi « brutales de part et d’autre » qui ont fait de « véritables dégâts » avec des conséquences « importantes », selon celui qui a dirigé le gouvernement de mars 2010 à janvier 2013. Des réponses parfois « disproportionnées où nous déplorons des morts. Des événements qu’on n’a jamais connus à ce niveau dans notre pays », insiste-t-il.

Le bilan gouvernemental fait état d’une cinquantaine de morts, 300 blessés et des arrestations sans précision de chiffres. De leur côté, les organisateurs parlent d’au moins une centaine de morts, des centaines de blessés et des arrestations ainsi que des enlèvements et tortures. « Dans le cadre de la recherche de l’apaisement », le président de la Fédération pour la paix universelle exhorte le président de transition à faire libérer les personnes arrêtées, à l’exemple des prisonniers politiques ou de guerre qui ont bénéficié de l’amnistie. Car, « il vaut mieux un arrangement bancal qu’un procès qui peut laisser des traces par la suite ».

Il recommande également, pour la résolution de cette crise, de rouvrir un cadre de dialogue inter tchadien réunissant autour de la table les principaux acteurs politiques et de la société civile ; de rediscuter des sujets de désaccords au regard des résolutions et recommandations du dialogue national et de mettre en place un comité de travail sur la cohésion sociale ainsi que de prendre des « mesures fortes » pour décrisper l’atmosphère.