Dans le passé, pendant cette période de récolte, le grand marché de Koumra et les marchés hebdomadaires sont inondés des céréales mais depuis quelques années, la tendance a basculé au profit des cultures de rente comme le sésame et l’arachide.

Plusieurs tours effectués au grand marché de Koumra et les témoignages des commerçants confirment cette tendance. Sur les marchés hebdomadaires de Péni, Beboro, Mouroumgoulaye, Bara et au grand marché de mil de Koumra, le constat est le même. Les céréales se raréfient causant au passage une flambée des prix.
✓un sac de sorgho coûte 25 000fcfa;
✓ un sac de riz 33 000fcfa;
✓ un sac de maïs vaut 24 000fcfa.


Une situation qui se justifie par la prolifération des cultures de rente comme le sésame et l’arachide. Car, en cette période, 1kg de sésame se vend à 650fcfa; le sac est dans l’ordre de 45 000fcfa à 50 000fcfa ; 1 kg d’arachide vaut 450f le sac vaut 30 000f à 35 000fcfa.

Deryengar, vendeur de mil raconte : “Je fais dans les marchés hebdomadaires chaque semaine mais c’est difficile de trouver trois sacs de céréales. Il n’y a que le sésame et l’arachide.”

Pour Adoumadji Betara, cultivateur venu livrer son sésame, la culture du sésame ne coûte pas et est rentable. “L’argent du sésame me permet de payer les sacs de céréales pour nourrir ma famille”, dit-il.

La rareté des céréales ne s’explique pas seulement par l’essor des cultures de sésame et de l’arachide mais aussi par les inondations et la dévastation des champs. Cette année, beaucoup de champs sont détruits par les eaux de pluie et par les bœufs, sans oublier aussi le cas des champs incendiés.

Cette tendance qui s’inverse chaque année risquerait de créer à la longue de la famine ou de l’insécurité alimentaire dans les ménages.

Alex Loubadjo Djassibaye, correspondant à Koumra