Pendant cette période de canicule, les robinets de la Société tchadienne des Eaux (STE) de Koumra ne servent pas en permanence l’eau pour alimenter la population.

La commune de Koumra compte au total 18 quartiers répartis dans quatre arrondissements. Avec la démographie et l’agrandissement de la ville, les deux châteaux d’eau peinent à desservir la ville. Une fontaine publique pour un quartier. Ce qui est insignifiant d’autant plus que les quartiers sont vastes.

Si tôt le matin, les consommateurs pullulent les points de vente, ce n’est pas le cas vers 10h jusqu’au soir puisque l’eau ne coule plus à ces heures, il faudrait attendre le soir ou à minuit.

Les témoignages dans les ménages laissent paraître de la pitié. Romneloum Pélagie, du quartier Représentant I, affirme que c’est pénible: “J’ai déposé mes bidons depuis 4h du matin pour trouver de l’eau. A mon arrivée, quelques personnes m’ont devancée. Ça fait déjà deux semaines qu’on n’a pas d’eau potable à la maison.”

Pour soulager les ménages, certains abonnés de la STE commercialisent à leur tour le précieux sésame. Le cas de Lucie, nonagénaire en retraite. “C’est avec ce petit commerce que je me nourris mais depuis une semaine mon robinet est resté sec, je ne sais avec quoi me prendre en charge“, se plaint-elle. Outre cette carence d’eau, il y aussi la hausse des prix. Un bidon de 20 litres passe de 20f à 25f.

Dans les carrières de fabrication des briques, les travaux sont suspendus car il n’y a pas d’eau pour malaxer l’argile. “Je dois fabriquer 10 000 briques avec cette quantité d’argile mais je n’ai pas pu le faire à cause de la carence d’eau donc j’ai dû monter les 7 000 pour être cuites car on tend vers la saison des pluies. Puiser l’eau des puits pour faire ce travail est trop pénible, lent et cher“, indique Djassira, fabricant des briques.

Il faut savoir que certaines personnes qui ont compris tôt que les installations de la STE ne peuvent desservir à tout temps ont préféré construire les forages. Pour les abonnés de la STE, c’est le retour à la case départ : s’alimenter avec l’eau du puits.


Alex Loubadjo Djassibaye, correspondant à Koumra