Chaque année, quand on s’approche de la fête de fin de ramadan, on assiste à la flambée des prix des denrées alimentaires et autres marchandises sur les marchés de la ville de Koumra, chef-lieu de la province du Mandoul.

Des clients, hommes, femmes et jeunes, prennent d’assaut le marché en quête d’habits et de nourriture, mais ce n’est pas facile car les prix ne sont pas à la bourse de tout le monde. “Cette année, je n’arrive pas à payer les habits de mes quatre filles car les prix ont doublé, je ne sais plus quoi faire pour leur procurer un habit de fête”, se lamente Amina Djibrine.

Maimouna, rencontrée en train d’acheter de l’huile souligne qu’avant, un litre d’huile d’arachide coûtait 1500f mais actuellement elle est obligée de le payer à 1750f car sans huile elle ne peut rien préparer.

Si les clients trouvent l’augmentation des prix injustifiée, certains commerçants trouvent leurs arguments dans la guerre en Ukraine mais aussi de la fermeture de la frontière Tchad-Soudan.

Chez les couturiers, ils ne savent plus quoi faire car dépassés par le nombre d’habits à coudre. “Ce matin, on s’est querellé avec deux clients. Ils pensent que j’ai refusé de coudre leurs habits au profit de ceux qui sont riches. Or, je suis simplement submergé. Ce n’est pas facile mais jusqu’à demain je vais satisfaire tous mes clients inchallah”, relate Adam Oumar, couturier au marché moderne.

Au marché de bétail, c’est encore pire car les moutons coûtent chers. Si auparavant avec 25.000f, il est possible de trouver un mouton, aujourd’hui, il faudra 30 à 45000f; chose qui n’est pas évident pour les ménages démunis.

Alex Loubadjo Djassibaye, correspondant à Koumra