Le sourire éclatant, les cheveux gris et une “célèbre” queue de cheval à la nuque, mama Jackie, c’est ainsi que son entourage aime l’appeler. Malgré son âge avancé, cette migrante camerounaise tient un restaurant prestigieux et prospère, “La tortue”, depuis des années. Tchadinfos est allé à sa rencontre. Portrait.
Mama Jackie, la soixantaine rompue, mère et épouse, est arrivée au Tchad dans les années 90. Nantie d’une formation de décoratrice et restauratrice, elle débarque initialement à N’Djamena pour une visite de famille. Des opportunités de travail s’offrent à elle sur place ; Elle les saisit aussitôt. ” J’aime le travail; je ne peux rester les mains croisées. C’est gratifiant de cuisiner et d’être félicitée par ses clients pour ses mets. A la base, c’est ma passion au-delà de ma formation”, dit-elle.
Après sa venue au Tchad, elle rentre dans son Cameroun natal pour s’équiper avant de revenir s’installer définitivement. “Cela s’est fait grâce à mon mari”, souligne-t-elle. Avant de poursuivre en témoignant : “Malgré que j’ai vécue des années (15 ans) en France, je ne m’y suis jamais vraiment sentie chez moi. C’est pourquoi, je suis rentrée au Cameroun mais cela ne s’est pas passé comme prévu. Mais le Tchad m’a ouvert ses bras et m’a adopté comme sa propre fille (…) “.
Selon elle, la diversité de plats et mets que son resto propose sied bien à la diversité africaine, notamment celle du Tchad en tout point. “C’est plus une richesse, une chance qu’autre chose”, affirme mama Jackie, le doigt en l’air et toujours aussi dynamique et vive malgré la fracture à sa cheville suite à un accident.
Coronavirus oblige, avec les restrictions, elle a dû fermer son local et se séparer des cinq jeunes employés qu’elle forme. Ne pouvant même plus payer le loyer du local, elle innove en faisant du service traiteur depuis sa maison. “Je livre à domicile, livre et décore les mariages, anniversaires, réceptions, etc. Aujourd’hui, ça va dans l’ensemble”, tempère la dame, qui ne manque pas de regarder l’écran de son téléphone qui clignote incessamment.
BACTAR Frank I.