L’organisation non gouvernementale humanitaire de santé « Alerte Santé », a lancé depuis le 14 septembre, une formation de 20 jours en renforcement des capacités de 18 professionnels de la santé, à l’hôpital de l’amitié Tchad-Chine.

Les participants dont 12 femmes et 6 hommes, médecins, infirmiers d’Etat, techniciens supérieurs et autres retenus, proviennent de trois hôpitaux de district retenus à savoir Pala, Moundou et Guelendeng. Ils vont être outillés sur les modules du protocole national de 2014, qui n’a toujours pas été révisé et reste d’actualité. Il s’agit des modules relatifs à la prévention (Ins), au plan de masse, à l’unité nutritionnelle ambulatoire, l’unité nutritionnelle en milieu hospitalier.

La particularité de cette formation, ce sont les modules liés au contexte de la Covid-19 et celui de Ange-alimentation-hygiène-enfant. Des modules qui seront dispensés pendant cinq jours d’échanges intensifs et interactifs, et quinze jours de pratique de terrain afin de bien exécuter le protocole national.

Allier de la théorie à la pratique

Le coordonnateur du projet Unt École de N’Djaména, De Masra Ngaradoum, en parlant du dépistage de la malnutrition et sa prise en charge, au nom de Alima et Alerte santé relève que le choix du lieu de la formation, au sein de l’unité nationale thérapeutique d’Alerte Santé n’est pas fortuit. Il permet aux participants travailler directement sur les cas présents, des enfants hospitalisés à l’unité en fonction des cas enregistrés et de leur gravité. «Parmi nous, il y a des gens qui se sont déjà frottés à la prise en charge et au dépistage de la malnutrition. C’est au cours des échanges de ce genre que nous également, apprenons certaines choses. Donc c’est un rendez-vous du donner et du recevoir. Ce n’est pas le cas d’école où les formateurs sont appelés à parler et les apprenants écoutent. C’est l’occasion de partages d’expériences et de connaissances, afin  qu’en retour les lumières soient faites sur les zones d’ombre que nous rencontrons dans ce travail, pour avoir une idée claire sur le dépistage et la prise en charge. On se base sur le protocole national dans sa version, qui devrait être révisé déjà depuis 2014 mais reste valable jusqu’à sa révision. Il n’y aura pas des grands changements en tant que tel parce que cette prise en charge est spécifique, et doit répondre à certains critères de nos partenaires et également au standard de la prise en charge internationale» expliquee-t-il.

Pour Dr Masra, vingt jours ce n’est pas beaucoup, mais c’est non négligeable. Puisque les apprenants auront l’occasion de repartir avec un kit pouvant les aider dans la période post formation. Un travail de suivi post formation sera effectué, afin de s’assurer que les bénéficiaires mettent en pratique ce qu’ils ont appris au niveau des Unt des structures sanitaires de leur provenance. L’occasion permet aussi à l’apprenant qui a découvert des failles après la formation, d’en parler et d’échanger avec le superviseur.

Dans la première phase du projet de 2017 à 2020, financé par l’agence française de développement, 349 professionnels de santé, venant des différentes structures sanitaires du Tchad, ont été formés sur le dépistage et la prise en charge de la malnutrition. La mise place du projet Unt Ecole en 2017, est née d’un partenariat conjoint entre le ministère de la santé publique à travers la direction nutritionnelle et des technologies alimentaires (Dnta), et Alerte Santé/Alima. La formation actuelle s’inscrit dans le cadre de la deuxième phase dudit projet, avec une équipe de professionnels pétris d’expériences dans le domaine, pour partager les expériences et encadrer les apprenants de la première promotion de cette 2e phase.

Moussa Béyadji François