Le temps passe au Mali, et la force militaire ouest-africaine se fait toujours attendre. Face à cette lenteur, le président tchadien Idriss Deby a décidé d’accélérer la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest en exhortant ses responsables à déployer, sans attendre, les soldats promis il y a déjà plusieurs mois.

Alors que le conflit malien entrera bientôt dans son troisième mois, et que les combats se poursuivent à l’extrême nord du pays, où se sont réfugiés les islamistes chassés du pays par les forces françaises et africaines, le président tchadien, qui a déployé un contingent de plusieurs centaines d’hommes au Mali, a tapé du poing, mercredi 27 février, afin d’exhorter la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), à déployer, dans les plus brefs délais, la force ouest-africaine chargée de prendre le relais des forces françaises.

Idriss Deby veut mois de discours et plus d’action
A l’occasion d’une réunion organisée à Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire, Idriss Deby Itno a plaidé pour plus de rapidité, alors que la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) tarde à intervenir.

« L’heure n’est plus aux discours […] mais plutôt à l’action […]. L’ennemi n’attend pas, » a déclaré le président tchadien à l’ouverture du sommet de la Cédéao.

« Nous appelons l’état-major de la Cédéao à plus de célérité en accélérant l’envoi des troupes dans la zone libérée. »

Environ 4 000 hommes manquent aujourd’hui à l’appel
Actuellement, la moitié des 8 000 hommes prévus sont déployés sur le territoire malien. Alors que la quasi-totalité du pays a été libérée, et que les combats ne sévissent désormais que dans certaines zones telles que Gao ou encore Kidal, seuls les Nigériens et les Tchadiens ont aujourd’hui pris part aux combats.

Au nord du pays, dans le massif de l’Adrar des Ifoghas, où les sept ressortissants français seraient retenus en otage, 1 800 Tchadiens et 1 200 Français poursuivent leur avancée et mènent, selon les termes de l’état-major des armées, « des opérations de ratissage et de réduction des poches de résistance. »

Le fils du président tchadien blessé au combat
La détermination du président tchadien, dont l’armée est reconnue comme étant la plus efficace parmi les forces ouest-africaines, tant les hommes qui la composent sont rôdés aux techniques de guerre du désert et formés au combat, est montée d’un cran le 22 février dernier, alors que 27 de ses hommes ont été tués lors de combats dans la région. Ces combats auraient également fait au moins 66 blessés. Parmi eux, le général Mahamat Idriss Deby, le fils du président qui devrait être désormais soigné en France.

Source : Jol.press