L’insécurité qui règne au Mali s’est traduite, durant la période du 1er avril au 30 juin 2022, par la mort de 317 civils, l’enlèvement ou la disparition de 73 individus et 77 personnes blessées, a annoncé la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), dans une note publiée ce mercredi à Bamako.
Les auteurs qui ont été identifiés dans cette note axée sur les tendances des violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire au Mali, appartiennent entre autres au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM/JNIM), et à l’Etat islamique dans le grand Sahara (EIGS).
L’analyse géographique effectuée par la MINUSMA a fait ressortir que les principaux actes de violence contre les civils et leurs biens ont été commis dans les régions de Bandiagara (158 violations et atteintes), Douentza (81), Mopti (80), Ségou (53), Ménaka (39) et Gao (32).
Malgré une baisse du nombre de victimes, ”la situation sécuritaire est restée préoccupante et les tensions intercommunautaires ont contribué à l’aggravation de la situation”, a averti la mission, qui souligne que ”les actes de violence perpétrés” par les combattants et autres groupes d’auto-défense ont doublé, en passant de 15 pour le trimestre précédent à 34 maintenant.
Dans les régions du nord, indique la note, la situation a été principalement marquée par une détérioration considérable des conditions sécuritaires dans la zone des trois frontières de la région du Liptako-Gourma entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Cette situation est due à la poursuite des affrontements armés entre l’EIGS et le MSA-D (Mouvement pour le salut de l’Azawad-Daoussahak)/GATIA (Groupe d’auto-défense Touareg Imghad et alliés), explique-t-elle, déplorant que ”les populations civiles paient un lourd tribut aux exactions que continuent de perpétrer les groupes extrémistes”.
Depuis 2012, le Mali est en proie à des insurrections indépendantistes, des incursions djihadistes et des violences intercommunautaires ayant fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.