Dans le cadre des Grands Rendez-vous de l’Ecole nationale d’administration (ENA), l’ambassadeur Mahamat Saleh Annadif, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le sahel, a animé une conférence-débat sur le thème « région du Sahel face aux défis sécuritaires et géostratégiques.

Les causes des conflits dans le sahel selon Mahamant Saleh Annadif sont la guerre en Afghanistan vers les années 80 qui opposait plusieurs factions dont l’URSS, les Etats Unis, l’Arabie Saoudite, le Pakistan et la Chine. Ensuite, la guerre civile en Algérie de 1990 à 2000 avec l’aparition d’Al-Qaïda puis d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi), la chute du régime Kadhafi  en 2011, avec la défaite de ses nombreux soutiens, ces derniers se sont repliés vers le Mali, le Soudan…

Enfin, la quatrième cause, selon l’ambassadeur Mahamat Saleh Annadif est la défaite du Kalifa Ismaël avec l’apparition du daesh dont plusieurs autres mouvements et dont certains se sont attaché à lui, et d’autres à Al-Qaïda, mais avec presque la même idéologie qui est la résistance face à la présence étrangère. L’interprétation opportuniste de ces derniers de l’Islam font que la menace terroriste, aujourd’hui est réelle et dangereuse pour l’espace sahélo-sahélienne.

Les modes opératoires de tous les mouvements terroristes, selon le conférencier restent les enlèvements contre rançon, tuerie sommaire, attentats aux voitures piégées, ceintures explosives. Des modes, qui leur permet d’être très mobiles soit à moto, à dos d’animaux avec une présence réelle au sein des civils car toujours habillés en civil eux aussi, mais des gens par définition, des hors-la-loi avec aucune notion du droit humanitaire et des droits de l’Homme.

Pour Mahamat Saleh Annadif, l’absence de la présence d’Etat dans de nombreuses zones explique aussi la présence des terroristes dans le sahel qui est une très vaste zone. C’est dans cet environnement fragile que viennent s’installer les groupes terroristes car ces derniers prennent la place de l’Etat puisque les kalachnikovs s’obtiennent plus facilement dans cette région.

48% des attentats dans le monde se sont produits dans le sahel avec pour conséquences, les sans abris et autres.  Pour Mahamat Saleh Annadif, un manque de soutien public aux forces de défense et de sécurité explique aussi en grande partie celà. Et de d’affirmer que le terrorisme est une grande préoccupation au Sahel car cette région reste l’épicentre du terrorisme.

La solution militaire à ce problème, selon lui, est de former les militaires et mettre à leur disposition des équipements adaptés aux modes opératoires des terroristes, maitriser leur chaine de renseignements, une bonne collaboration civilo-militaire, etc. Aussi, la mutualisation des efforts des pays voisins fait partie des priorités s’il faut véritabelement lutter contre le terrorisme. L’exemple de l’initive d’Accra dont l’objectif consiste a lutter contre le terrorisme dans les ports est à encourager.

Le terrorisme est comme un virus. Quand il entre dans le corps, il faut des moyens à long terme. Et pour le vaincre, cela nécessite des moyens, des initiatives de développement car le sous-développement est l’encrage du terrorisme “, analyse le conférencier. Et de finir qu’avec la même mobilisation de la communauté internationale dans la guerre en Ukraine, les moyens pour lutter efficacement contre le terrorisme au Sahel existent.