Le commandant de la force multinationale mixte de lutte contre Boko Haram, le général nigérian Lamidi Adeosun, en mission à Niamey depuis lundi, a déploré le non-respect des engagements pris par les partenaires stratégiques et les donateurs pour combattre le groupe terroriste.

Pour venir à bout de la nébuleuse Boko Haram, qui sévit au Nigéria depuis 2009, et dans les pays voisins notamment le Niger, le Tchad et le Cameroun ces deux dernières années, les chefs d’Etat des pays membres du Bassin du lac Tchad et du Bénin ont déployé dans la zone une force multinationale mixte composée de 7.000 hommes.

Quatre mois après l’entrée en fonction de la force multinationale mixte, son commandant force, le général Lamidi Adeosun, arrivé au Niger à la tête d’une forte délégation, a été reçu en audience par le président nigérien Mahamadou Issoufou, président en exercice de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT), avant une rencontre de travail hier avec le chef d’état-major des armées du Niger, le général Seyni Garba, ainsi que les responsables de la hiérarchie militaire, de la gendarmerie et de la garde nationale du Niger.

Au cours d’un point de presse à l’issue de la rencontre, le commandant de la force mixte a souligné que toutes les forces prévues par les pays contributeurs sont effectivement déployées sur place dans les différents secteurs, mais travaillent essentiellement avec les moyens matériels fournis par les pays membres de la force.

“Jusque-là, hormis les moyens de communication, la force multinationale n’a reçu d’autres partenaires que onze véhicules”, a-t-il précisé.

Toutefois, il espère que les promesses des partenaires stratégiques et des pays donateurs faites lors de la conférence des donateurs d’Addis-Abeba (Ethiopie) seront tenues pour donner à la force davantage de moyens pour pourchasser avec plus d’efficacité “la bande des terroristes déjà en déroute irréversible”.

Evoquant la situation sur le terrain, le général Lamidi Adeosun a indiqué qu’elle évolue positivement, surtout depuis janvier dernier, grâce à la coordination très efficace entre les différents secteurs.

“A ce jour, les combattants de Boko Haram ne détiennent aucune ville, aucun village et sont affaiblis ; ils ne se cachent que dans des localités enclavées dans le lit du lac”, a-t-il précisé.

En outre, la recherche des lycéennes de Chibok enlevées par le groupe fait partie de leur mission, tout comme la traque des leaders de la secte, a indiqué le commandant de la force mixte.