L’Union des cadres chrétiens du Tchad (UCCT) indique, dans un communiqué de presse signé de son président Ngaradoum Alla-Ndigue, avoir suivi avec “attention” le déroulement du dialogue national et l’investiture du Président de Transition le 10 octobre. “Ces assises qui devraient aboutir à la refondation du Tchad avec le retour à l’ordre constitutionnel avait suscité de l’espoir chez le peuple tchadien”.

Mais, déplore l’UCCT, force est de constater “la déception de beaucoup de nos compatriotes qui ont fini par donner raison aux plus pessimistes quant à l’aboutissement de cette rencontre”. L’UCCT exprime sa stupéfaction face à la décision du DNIS d’accorder à Mahamat Idriss Déby une période de transition de 24 mois et de lui ouvrir la voie à sa candidature pour les prochaines élections.

Et pourtant, rappelle l’Union des cadres chrétiens, l’Union africaine avait exigé du CMT le respect des 18 mois et sa non éligibilité. “L’UCCT s’indigne également des résolutions du DNIS qui ne reflètent pas l’aspiration du peuple schadien surtout pour la fédération, renvoyée au referendum et la réforme de l’armée, qui a été occultée”.

L’UCCT pense que l’obstination de la junte à travers le PCMT à minimiser les résolutions de l’Union africaine et des autres partenaires du Tchad risque d’amener notre pays vers la “dérive totalitaire”. Elle s’interroge en outre sur le bien-fondé du dialogue national lorsque les “principaux acteurs de la société civile, les partis politiques, certains politico-militaires et l’Eglise Catholique se sont retirés de ces assises”.

L’Union estime que le bilan des 18 mois est négatif. “Tous les paramètres vitaux sont au rouge : éducation rafistolée, système sanitaire au minima, administration paralysée, conflits ruraux élevés, insécurité grandissante et le peuple croupit dans la misère à cause de la cherté de vie”. Elle se demande donc ce que pourra faire le président de transition en 24 mois supplémentaires.

Son investiture ce 10 octobre “vient baliser la voie pour la confiscation du pouvoir”, souligne le communiqué. L’UCCT demande donc instamment au Président de Transition de créer un cadre d’échanges avec les différents acteurs de la vie politique et de la société civile pour le retour apaisé à l’ordre constitutionnel